Détachement Stalingrad en Lorraine
Détachement Stalingrad en Lorraine
Partie 1
Correcteur : Hervé Dupuy
© 2014 T&V Media
La première partie comporte quatre chapitres.
Le chapitre 1 parle de l’Union des patriotes russes, du Comité central des prisonniers de guerre soviétiques et de la branche des FTP qui regroupait les maquis de prisonniers de guerre soviétiques évadés. Il contient également les biographies de Mark Iakovlevitch Slobodinskiï, Ivan Nikolaevitch Skripaï et Vassiliï Konstantinovitch Taskine, qui sont devenus les dirigeants des groupements des maquis soviétiques dans trois grandes régions de France, d’Alexeï Alexandrovitch Fiodorov, chef adjoint du détachement « Commune de Paris » en Haute-Saône, et de Srul-Boruch Matline (« Gaston Laroche »), responsable national du travail parmi les prisonniers de guerre soviétiques et les armées allogènes, la formation et la direction des groupes armés.
Le chapitre 2 contient une biographie de Borah Bruhman et relate les activités des FTP-MOI de la région parisienne qu’il a dirigé, ainsi que les biographies de trois de ses membres qui ont été mutés entre l’automne 1943 et le début 1944 en Meurthe-et-Moselle et qui ont été liés au détachement Stalingrad des FTP-MOI : Elias Dorn, créateur de ce maquis et de bien d’autres, Faliero Martinelli (« Arthur »), premier chef de ce détachement et Haïk Ter-Dpirian (« Hardy »), qui le rejoignit fin janvier 1944. Il contient également une biographie de Lario Plinio (« Brunetto »), qui, à partir de novembre 1943, a été le chef régional des FTP du secteur de Briey en Meurthe-et-Moselle et d’une petite partie adjacente de la Meuse. Des informations sont aussi fournies sur les déraillements provoqués par des sabotages dans la région Est de la SNCF d’octobre 1943 à juin 1944.
Le chapitre 3 contient une biographie de Pierre Georges (le légendaire colonel « Fabien ») et décrit la structure organisationnelle de l’interrégion 21, qui comprenait les départements de l’est de la zone occupée de la France, et les activités des trois groupes des FTP-MOI créés par Elias Dorn en Meurthe-et-Moselle.
Le chapitre 4 raconte la création du détachement Stalingrad des FTP-MOI et ses activités de janvier à avril 1944. Durant cette période, le détachement mena quatre opérations militaires en Meuse et huit en Meurthe-et-Moselle, à la suite desquelles trois soldats allemands furent tués et quatorze blessés. Il organisa les déraillements d’un train militaire allemand, de cinq trains de marchandises et d’un train de voyageurs, au cours desquels sept locomotives, cinquante-deux wagons, dont deux citernes à essence, déraillèrent. Le total des dégâts fut estimé à 785 000 francs et il fallut au total vingt-et-un jours pour remettre en état les voies ferrées. Outre les prisonniers de guerre soviétiques échappés des camps de travaux forcés, le détachement comprenait deux Italiens, un Égyptien, deux Polonais et plusieurs Français. L’un des épisodes les plus critiques pour le détachement eut lieu le 7 mars 1944, lorsque, vers six heures du soir, trois maquisards, pour éviter l’arrestation, désarmèrent deux gendarmes dans le village de Loison. Le lendemain, les environs furent bouclés par des gendarmes et des membres d’un groupe mobile de réserve. En suivant les traces de pneus de vélo dans la neige, des enquêteurs, venus de Nancy et les gendarmes trouvèrent facilement dans la forêt l’un des abris des maquisards, construit en rondins, tôle et terre, permettant d’héberger une dizaine de personnes. Comme il semblait abandonné, les enquêteurs n’y tendirent pas d’embuscade et décidèrent de poursuivre les recherches. À 20h40 le même jour, ayant appris l’apparition de dix maquisards à la ferme de Pierreville près de Gincrey, des enquêteurs se rendirent immédiatement sur les lieux mais en cours de route, ils apprenaient que trois maquisards venaient d’arriver dans une autre ferme. Alors qu’ils les poursuivaient, ils se rendirent vite compte qu’ils étaient en réalité à la poursuite d’une douzaine de maquisards. En réponse aux avertissements réglementaires insistants des enquêteurs, les maquisards ouvrirent le feu. Entendant le sifflement de plusieurs balles, les enquêteurs tirèrent plusieurs rafales de mitraillette et comprirent en entendant des cris de douleur qu’ils avaient blessé quelqu’un. Cependant, les maquisards, qui connaissaient mieux le terrain, réussirent à atteindre la forêt. Le lendemain, après un ratissage infructueux de la forêt, les enquêteurs regagnèrent l’abri qu’ils avaient trouvé la veille dans la forêt et, à leur grande surprise, constatèrent que le poêle était encore chaud. Au milieu de la nuit suivante, enquêteurs et gendarmes firent de nouveau irruption au même endroit...