Partie 1

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Vladimir Alekseyevitch Kotchetkov 

Détachement Stalingrad en Lorraine

Partie 1

Deuxième édition

Correcteur : Hervé Dupuy

© 2015 T&V Media


Note de l’auteur

Dans la seconde moitié des années 60, mon père a écrit un livre autobiographique J’irai jusqu’à toi, dans lequel il décrit la vie des émigrés russes à Paris en 1935-1936 et sa participation à la guerre civile espagnole, à la lutte antifasciste allemande et dans la Résistance française. Il mentionnait environ deux cent cinquante personnes dans son récit. Sur mon temps libre, j’ai commencé à travailler sur son livre en vue de le publier et, dans le cadre de ce projet, j’ai visité plusieurs centres d’archives russes, espagnoles, allemandes puis françaises. J’ai pu trouver de nombreux documents intéressants liés aux événements décrits dans ce livre. Beaucoup de camarades de mon père étaient morts. Un coup particulièrement dur fut la mort dans des circonstances inconnues d’Ivan Troïan, vraisemblablement en juin 1944. L’incertitude sur les circonstances de son décès tourmentait grandement tous ceux qui l’avaient connu. En juillet 2016, j’ai parlé du sort d’Ivan Troïan à l’historien et l’écrivain français Jean-Claude Magrinelli en espérant qu’il me conseillerait et m’indiquerait où chercher des documents sur ce sujet. Lors de notre rencontre à Metz, Jean-Claude me remit des copies de documents trouvés dans les Archives départementales de Meurthe-et-Moselle sur le détachement Stalingrad et sur le thème des prisonniers de guerre soviétiques. Dans le livre J’irai jusqu’à toi, mon père avait écrit que lui et Ivan Troïan exécutaient les ordres du comité central des prisonniers soviétiques (CCPS),[1] composé de trois prisonniers de guerre soviétiques évadés, et d’après les documents que j’ai trouvés dans les Archives d’État d’histoire socio-politique de la Fédération de Russie, le CCPS avait des liens avec le détachement Stalingrad. Une étude minutieuse des documents d’archives a réfuté l’opinion largement répandue selon laquelle le détachement Stalingrad était composé uniquement de prisonniers de guerre soviétiques et qu’il avait été toujours commandé par Gueorguiy Ponomariov. En revanche, il a été possible de restituer un tableau assez complet de la vie, des activités des maquisards et de leurs identités précises. Le livre proposé aux lecteurs décrit l’assistance apportée au détachement Stalingrad par des émigrés russes, comme Srul-Borukh (Boris) Matline et Ivan Troïan, par le CCPS subordonné à Matline, par les directions des FTP et des FTP-MOI et par la population locale.

Abréviations

AAN : Archiwum Akt Nowych w Warszawie (Archives des actes nouveaux à Varsovie).

AD09 : Archives départementales de l’Ariège.

AD28 : Archives départementales d’Eure-et-Loir.

AD52 : Archives départementales de la Haute-Marne.

AD54 : Archives départementales de Meurthe-et-Moselle.

AD55 : Archives départementales de la Meuse.

AD56 : Archives départementales du Morbihan.

AD62 : Archives départementales du Pas-de-Calais.

AD70 : Archives départementales de la Haute-Saône.

AD92 : Archives départementales des Hauts-de-Seine.

AD94 : Archives départementales de Val-de-Marne.

AD95 : Archives départementales de Val-d’Oise.

AICVAS : Associazione italiana combattenti volontari antifascisti di Spagna (Association italienne des combattants volontaires antifascistes d’Espagne).

AN : Archives nationales.

ANGDM : Agence Nationale pour la Garantie des Droits des Mineurs.

ANMT : Archives nationales du monde du travail à Roubaix.

AP : Archives de Paris.

APPP : Archives de la préfecture de police de Paris.

ARESNCF : Archives de la région Est de la SNCF.

CC : Comité central.

CCPS : Comité central des prisonniers soviétiques en France.

CEIC : Comité exécutif de l’Internationale communiste.

CEIJC : Comité exécutif de l’Internationale des jeunes communistes.

CGT : Confédération générale du travail.

CGTU : Confédération générale du travail unitaire.

CMN : Comité militaire national.

CMVSRF : Centralʹnyj muzej vooružënnyh sil Ministerstva oborony Rossijskoj Federacii[2] [Musée central des forces armées du ministère de la Défense de la Fédération de Russie].

CRIDOR : Centre régional et international de documentation et de recherche.

DCA : Défense contre avions.

DGER : Direction générale des études et recherches.

FFI : Forces françaises de l’intérieur.

FM : Fusil-mitrailleur.

FNL ou FN : Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France.

FTP (PGS) : Francs-tireurs et partisans (prisonniers de guerre soviétiques).

FTPF ou FTP : Francs-tireurs et partisans français.

FTP-MOI : la branche des FTP créée par la MOI.

GMR : groupe mobile de réserve.

GSGS : geographical section of the General Staff (section géographique de l’état-major).

IC : Internationale communiste.

IJC : Internationale des jeunes communistes.

INFP : Istituto nazionale Ferruccio Parri (Institut national Ferruccio Parri).

ISR : Internationale syndicale rouge.

JORF : Journal officiel de la République française : Lois et décrets.

LHT : Ligne à haute tension.

LNA : Latvijas Nacionālais arhīvs [Archives nationales de Lettonie].

MRN : Musée de la Résistance nationale.

MOI : Main-d’œuvre immigrée.

n/a : non applicable, ne s’applique pas.[3]

OBDM : Obʹedinënnyj bank dannyh Memorial [Banque de données généralisée Mémorial]

OCM : Organisation civile et militaire.

OS : Organisation spéciale.

PK : point kilométrique.

PC : Poste de commandement.

PCB : Parti communiste de Belgique.

PCE : Parti communiste d’Espagne.

PCF : Parti communiste français.

PCP : Parti communiste de Pologne.

PCP(b) : Parti communiste pansoviétique (bolchevik).

PCUS : Parti communiste de l’Union soviétique.

PSUC : Parti socialiste unifié de Catalogne.

RGASPI : Rossijskij gosudarstvennyj arhiv socialʹno-političeskoj istorii [Archives d’État d’histoire socio-politique de la Fédération de Russie].

RN : route nationale.

SNCF : Société nationale des chemins de fer français.

SHD : Service historique de la Défense.

SRI : Secours rouge international.

STO : Service du travail obligatoire.

TV : travail parmi les volontaires.

UAPS : Union des amis de la patrie soviétique.

UPR : Union des patriotes[4] russes.

Avant-propos

Le 22 juin 1941, alors qu’il était trois heures du matin à Berlin et quatre heures du matin à Moscou, l’Allemagne nazie attaqua l’Union soviétique. Le déclenchement des combats dans le front de l’Est, appelés la Grande Guerre patriotique en Union soviétique, fut extrêmement défavorable à l’Union soviétique. Malgré une résistance obstinée et de fréquentes contre-attaques, les troupes soviétiques subirent de lourdes pertes et furent contraintes de se replier presque aux portes de Moscou. Fin novembre 1941, plus de trois millions de militaires soviétiques étaient faits prisonniers par les troupes allemandes. Victimes de la faim, de maladie, puis du froid, la plupart d’entre eux moururent avant le printemps 1942. Cet état de fait convenait complètement aux dirigeants hitlériens. Mais une fois l’échec de la tactique du blitzkrieg avéré et le constat fait d’une pénurie aiguë de main d’œuvre pour produire tout le nécessaire à la poursuite de la guerre, des mesures furent prises pour améliorer la nourriture et les conditions de vie des prisonniers de guerre soviétiques. Afin d’augmenter la production de fer et d’acier, il était indispensable d’accroître d’urgence l’extraction de minerai de fer et de charbon. À cette fin, au moins depuis avril 1942, les hitlériens avaient commencé à transférer des citoyens soviétiques en France pour le travail forcé dans les mines et plus tard pour la construction de fortifications.

Dans le « paradis » hitlérien, les prisonniers de guerre soviétiques étaient considérés comme des esclaves privés de tout droit, destinés à mourir d’épuisement par le travail physique excessif et intolérable auquel ils étaient soumis. Ceux qui n’acceptaient pas cette condition, fuyaient les camps au péril de leur vie. Parmi eux se trouvaient Ivan Nikolayevitch Skripaï (« Nikolay ») et Vassiliy Konstantinovitch Taskine (« Vassiliy »), qui devinrent les dirigeants des maquis soviétiques dans deux grandes régions de France, ainsi qu’Alexey Alexandrovitch Fiodorov, qui devint le chef adjoint du maquis Commune de Paris en Haute-Saône. Leurs biographies sont présentées dans le chapitre 1 du livre.

Après la défaite de la France et la signature déshonorante de l’armistice à Compiègne, le 22 juin 1940, la majeure partie du territoire français fut occupée par les troupes allemandes. En outre, un petit secteur fut occupé par les Italiens. Le reste de la France métropolitaine était contrôlé par le gouvernement collaborationniste du maréchal Pétain. En novembre 1942, les troupes allemandes l’occupèrent, à l’exception d’une petite partie cédée aux Italiens. Cependant, les noms de zones « occupée » et « non occupée » furent conservés, car elles avaient développé leurs propres organisations de résistance. Avec l’aide de l’administration française collaborationniste, les Allemands instaurèrent un régime d’oppression brutale dans la zone occupée. À l’automne 1940, la direction du PCF créa l’« Organisation spéciale » (OS) pour protéger la direction du Parti et les militants-agitateurs et -diffuseurs de tracts et journaux clandestins, ainsi que pour liquider les traîtres. L’OS recruta principalement d’anciens volontaires des Brigades internationales, dont le nombre augmenta fortement après que le PCF eut levé à la fin de 1940 l’interdiction de s’évader des camps d’internement en zone libre. Les anciens brigadistes étrangers se regroupaient, en règle générale, selon le critère linguistique et constituaient des groupes OS-MOI, qui commencèrent tout de suite à commettre des actes de sabotage antiallemands. Après l’attaque allemande contre l’URSS, la politique du PCF envers l’Allemagne changea et des groupes de l’OS commencèrent à mener des actions de combat contre les Allemands. Au même moment, la MOI créa des groupes d’étrangers relativement jeunes qui n’avaient pas combattu en Espagne. Au début 1942, le PCF décida de créer les FTP, en y transférant 10% de ses membres. À cet égard, en avril 1942, le MOI décida de fusionner ses groupes de jeunes combattants avec les groupes OS-MOI sous le nom de FTP-MOI.[5]

Le chapitre 2 du livre contient les biographies de trois membres des FTP-MOI de la région parisienne, qui furent transférés en Meurthe-et-Moselle et qui furent liés au détachement Stalingrad des FTP-MOI : la biographie d’Elias Dorn (« Jean-Claude », « Marius », « Papa »), créateur de ce détachement et d’autres maquis, la biographie de Faliero Martinelli (« Arthur »), premier chef du détachement Stalingrad, et la biographie de Haïk Ter-Dpirian (« Hardy »), membre de ce maquis à partir de fin janvier 1944. Le 15 avril 1944, ce dernier devint le chef de son maquis basé dans la région de Boucq et Trondes dans la partie sud-ouest de la Meurthe-et-Moselle.

À partir d’avril 1942, les non-communistes furent admis aux FTP. En 1943, cette organisation devint officiellement la branche militaire du Front national pour la libération et l’indépendance de la France (FNL). Le 1er février 1944, les Forces Françaises intérieures (FFI) furent créées à partir du rassemblement des FTP et des autres groupes militaires de la Résistance. Cependant, des FTP conservèrent le contrôle de leurs unités. Les unités FFI des départements français étaient divisées en secteurs. Des unités FTP n’existaient pas dans tous les secteurs, mais où elles étaient présentes, elles devaient être subordonnées à la direction FFI du secteur correspondant pour les questions militaires.

[…]

L’évolution de la Résistance en France ne fut pas uniforme. Plus un groupe avait de succès, plus les services de sûreté français et allemands y prêtaient attention et plus vite ils le détruisaient. Après avoir constitué quatre unités combattantes efficaces en région parisienne, la direction des FTP-MOI de la zone occupée s’efforça d’étendre l’expérience aux autres départements de cette zone, notamment ceux où les unités FTP avaient été décimées par la répression récente. À l’automne 1943, un certain nombre d’hommes ayant une grande expérience du combat et des activités clandestines furent envoyés dans ces départements. L’un d’eux était Elias Dorn, muté en septembre 1943 en Meurthe-et-Moselle. Il prouva rapidement sa valeur en créant le groupe des FTP-MOI qui organisa plusieurs déraillements spectaculaires de trains. Les activités de ce groupe sont décrites dans le chapitre 3 du livre. En janvier 1944, en récompense de l’efficacité de son activité, Elias Dorn fut nommé délégué des FTP-MOI à l’état-major FTP de l’interrégion 21, qui comprenait les départements de l’Est de la zone occupée. Un facteur important dans la nomination d’Elias Dorn fut sa connaissance de la langue russe. Sur la base de son groupe de sabotage et de prisonniers de guerre soviétiques évadés, il créa le détachement Stalingrad des FTP-MOI, dont le commandant fut l’Italien Faliero Martinelli, transféré en Meurthe-et-Moselle après que la police française eut démantelé les FTP-MOI de la région parisienne à la mi-novembre 1943, région où il commandait le troisième détachement (« détachement italien »).

Pendant longtemps, la commission centrale de la MOI essaya de résoudre le problème du nombre toujours croissant d’évasions non organisées de prisonniers de guerre soviétiques, dont la plupart, qui ne connaissaient pas le français et ne s’orientaient pas sur le terrain, étaient rapidement retrouvés et arrêtés par des gendarmes et policiers français, qui les remettaient aux autorités allemandes. Certains fugitifs parvinrent à trouver refuge parmi la population locale ou rejoignirent des maquis français.[6] Il était donc urgent d’organiser correctement ce processus. Sur la suggestion d’Arthur Dallidet, responsable aux cadres du PCF, Srul-Borukh Matline, qui s’était bien illustré dans le FNL, fut nommé responsable du travail avec les prisonniers de guerre soviétiques. Il avait quitté l’Empire russe avec ses parents en 1913 et avait travaillé de 1922 à 1931 dans différents pays comme représentant du comité exécutif de l’Internationale des jeunes communistes (IJC) et à divers postes au sein même de l’IJC. Matline établit notamment des contacts avec Boris Milev (« Gaby »), qui, à partir de décembre 1942, fut le responsable politique des FTP-MOI de la région parisienne, puis, à partir de mai 1943, le délégué de la direction MOI pour le nord de la France.[7]

Début octobre 1943, au sein de la section russophone de la MOI créée par Srul-Borukh Matline et dont Gueorguiy Chibanov était le responsable aux cadres, fut créé un réseau d’émigrants patriotes russophones, appelé l’Union des patriotes russes (UPR). Dans cette UPR furent sélectionnés des instructeurs pour organiser la résistance dans les camps de prisonniers de guerre et de civils soviétiques. Ils recevaient leurs pouvoirs du Comité central du PCF. Au début, Gueorguiy Chibanov fut l’un de ces instructeurs et, en particulier, il eut des contacts avec Boris Milev, mais après quelques semaines, ses contacts et ses pouvoirs dans le nord de la France furent transférés à Alexey Kotchetkov. Après avoir reçu de Boris Milev les contacts nécessaires avec des responsables locaux, Alexey Kotchetkov rencontra des représentants du comité clandestin du Parti communiste du camp civil de Beaumont-en-Artois, dans le Pas-de-Calais. Sur la base de ce comité, une direction régionale s’était déjà spontanément constituée et avait distribué des tracts dans les camps, reproduits avec l’aide d’un émigré Alexey Migatchiov. Srul-Borukh Matline décida de propager cette expérience à toute la zone occupée, créant en décembre 1943 le CCPS, qui comptait trois membres : Mark Slobodinskiy (« Pavel »), ancien prisonnier du camp de Beaumont-en-Artois, qui, d’août à novembre 1943 faisait partie du maquis légendaire de Charles Duquesnoy, Ivan Skripaï, évadé du camp de Forbach en Moselle, et Vassiliy Taskine, évadé du camp de prisonniers de guerre soviétiques de Bruay-en-Artois dans le Pas-de-Calais. Cette composition fut approuvée par la commission centrale des cadres de la MOI. Le CCPS organisa la résistance dans les camps de prisonniers de guerre et de civils soviétiques et sélectionna les prisonniers de guerre à envoyer dans des maquis.

En janvier 1944, Srul-Borukh Matline créa le secteur « Travail parmi les volontaires »[8] (TV) pour développer l’agitation antifasciste et la désagrégation parmi les unités dites de l’Est de la Wehrmacht arrivées en France à l’automne 1944 et composées d’anciens prisonniers de guerre soviétiques.

Fin avril 1944, Srul-Borukh Matline créa les FTP (PGS), qui étaient principalement engagés dans la reconstitution des maquis soviétiques et les questions de personnel. Militairement, les détachements des FTP (PGS) étaient subordonnés à la direction des FFI de leur secteur. Fin avril ou début mai 1944, le détachement Stalingrad fut transféré des FTP-MOI aux FTP (PGS). À peu près à la même époque, Faliero Martinelli fut transféré dans le maquis de Haïk Ter-Dpirian. Gueorguiy Ponomariov devint le chef du détachement.

[…]

Les chapitres 4 et 6 du livre montrent l’évolution du détachement Stalingrad passant d’un groupe de sabotage mal armé en une unité de combat indépendante qui accomplit des tâches importantes pour un état-major allié.

Le chapitre 5 raconte les activités du bataillon Inter-allié sous le commandement de Haïk Ter-Dpirian.

Ce livre est le résultat de nombreuses années de recherche et d’étude de documents dans les archives françaises, russes, polonaises, ukrainiennes, allemandes, israéliennes et italiennes.

1. « Pavel », « Nik » et « Gaston Laroche »

1.1. Prisonniers de guerre soviétiques

Le 22 juin 1941, l’Allemagne déclenchait l’opération Barbarossa.

Au cours des neuf premiers jours de la guerre, le groupe d’armées Nord de la Wehrmacht, surmontant la résistance obstinée et les contre-attaques des troupes soviétiques, traversa le territoire de la Lituanie et, ayant atteint le fleuve Daugava sur le territoire de la Lettonie, le franchit à Jēkabpils et Daugavpils. Le groupe d’armées Sud de la Wehrmacht atteignit Rivne (en polonais : Równe) et rencontra une résistance soviétique étonnamment forte autour de Lviv (en polonais : Lwów). Le groupe d’armées Centre de la Wehrmacht réussit à encercler les troupes soviétiques à l’ouest de Minsk. Certaines d’entre elles purent s’échapper de l’encerclement, mais finalement, les Allemands capturèrent 290 000 personnes dans cette poche.[9]

À la mi-juillet, le groupe d’armées Centre de la Wehrmacht réussit à encercler les troupes soviétiques près de Smolensk et, début octobre, près de Viazma et Briansk. Certaines d’entre elles réussirent également à échapper à l’encerclement, mais 758 000 personnes furent capturées.[10]

Au 1er décembre 1941, plus de trois millions de militaires soviétiques étaient en captivité.[11]

Encerclés, les soldats soviétiques continuèrent à offrir une résistance désespérée et héroïque. Beaucoup réussirent à se frayer un passage vers la ligne de front et à la franchir. D’autres se battirent jusqu’à la dernière balle et, même sans munitions ni nourriture, poursuivirent leurs tentatives obstinées pour rompre l’encerclement. Parmi ceux qui furent capturés, beaucoup étaient dans un état d’épuisement extrême à cause de la faim. Les prisonniers de guerre soviétiques étaient souvent conduits, marchant en colonne, à l’arrière des lignes allemandes. Ceux qui tombaient au cours de ces marches parfois longues de plusieurs semaines étaient tués par les escortes. Ceux qui survécurent aboutirent derrière les barbelés dans d’immenses camps à ciel ouvert où, pour se protéger de la pluie et du froid, ils n’eurent d’autre choix que de creuser des trous avec leurs propres mains. Le régime alimentaire des prisonniers de guerre soviétiques était très maigre, n’atteignant parfois même pas 20 grammes de mil et 100 grammes de pain par jour ou bien 100 grammes de mil sans pain. Les prisonniers mouraient les uns après les autres de maladies infectieuses et d’épuisement. Pourtant, fin octobre 1941, le quartier-maitre général au haut commandement de l’armée de terre, Eduard Wagner, ordonna une réduction de la ration alimentaire des prisonniers incapables de travailler. En raison de la famine et de l’arrivée du froid hivernal, la mortalité augmenta alors fortement et atteignit 1% par jour. À la fin de 1941, sur les quelques 3,3 millions de prisonniers de guerre soviétiques, un million environ restait en vie. Parmi eux, moins d’un demi-million était encore capable de travailler.[12] Fin février 1942, ce nombre fut réduit à quelques centaines de milliers de personnes.[13] Ce n’est qu’au printemps 1942 que des mesures furent prises pour améliorer l’alimentation des prisonniers de guerre soviétiques.[14]

Selon le lieutenant Valerian Dmitriyevitch Klokov, capturé le 20 août 1941 lors de la défense de Tallinn, le taux de mortalité dans le camp allemand près de Brême atteignait 250 à 300 personnes par jour. Sur les 50 000 prisonniers soviétiques qui s’y trouvaient fin octobre 1941, seulement 3 000 personnes étaient encore en vie à la fin de mars 1942.[15]

Les évasions des camps de prisonniers de guerre soviétiques étaient assez fréquentes.

Alexey Alexandrovitch Fiodorov est né le 15 septembre 1915. Lorsque la guerre commença, il essaya de s’engager volontairement dans l’armée, mais il ne put pas obtenir l’autorisation de l’usine Serp i Molote (« Faucille et marteau ») de Moscou, où il travaillait. Le 16 novembre 1941, alors que Moscou était menacée et que commençait la formation des bataillons de la milice ouvrière, il obtint finalement la permission. Il s’engagea dans le 1er régiment d’infanterie de la 3e division des ouvriers de Moscou. Pendant un certain temps, il servit dans un peloton de reconnaissance de cavalerie. Le 5 janvier 1942, il arriva au camp militaire de Gorokhovets. Le 24 janvier, il fut nommé sous-lieutenant et chef de peloton de la 199e brigade de chars du 23e corps de chars de la 6e armée. Le 12 mai, une offensive fut déclenchée sur le front de Kharkov, à laquelle son armée participait. Le 17 mai, les officiers de la 199e brigade de chars reçurent l’information qu’ils étaient encerclés ainsi que l’ordre de tenter une percée sur la rive droite du Donets. Après l’avoir exécuté, ils reçurent l’ordre de reculer de 4 km et d’occuper le village qui se trouvait à cet endroit. En le défendant, la plupart de leurs chars et de leur personnel furent anéantis par l’ennemi. Après avoir épuisé le carburant et les munitions et détruit les derniers véhicules blindés, les restes de la brigade tentèrent une nouvelle percée jusqu’à la rivière, mais ne purent pas investir les positions des Allemands fermement retranchés sur le rive droite du Donets. Répartis en petits groupes, les survivants errèrent dans la steppe, essayant sans succès d’atteindre la rivière à la nuit. Dans la nuit du 27 au 28 mai, un petit groupe, dans lequel se trouvait Alexey, fit une autre tentative. Le matin, les hommes qui s’étaient endormis dans un petit ravin, se réveillèrent entourés d’Allemands. Ils furent faits prisonniers. Ils furent placés d’abord dans un camp près du village de Petrovskoïé. Le lendemain, intégrés à une immense colonne d’environ 20 000 prisonniers, ils furent emmenés à Lozovaya via Barvénkovo et Malinovka. Ce voyage de 100 km dura trois jours. Pendant tout ce temps, ils demeurèrent sans eau ni nourriture. Ceux qui essayèrent de boire l’eau des flaques et les plus affaiblis furent abattus par les gardes. Le lendemain de son arrivée à Lozovaya, le 2 juin, Alexey qui s’était porté volontaire pour aller travailler à l’extérieur du camp, s’enfuit. Il réussit à marcher plus de 100 km vers l’est, jusqu’au village de Bogoroditchnoïe, qui n’était pas loin de la ligne de front. Là, une paysanne le dénonça aux Allemands. Arrêté et emmené dans un camp près de la ville de Droujhkovka, il fut transféré dans un camp d’officiers à Konstantinovka, puis dans une prison à Dnepropetrovsk. De là, Alexey et d’autres prisonniers de guerre furent transportés dans des wagons couverts vers l’Allemagne. Mais au cours de la nuit du 11 au 12 août, lui et trois prisonniers sautèrent du train. Avec l’un d’eux, Alexey réussit à marcher environ 400 km en direction du nord. Ils furent arrêtés par la police à Klepali et envoyés à la prison de Konotop. Une semaine plus tard, ils furent transférés dans un camp de prisonniers de guerre. Le quatrième jour, Alexey s’évada du camp. Près du village d’Iaroslavétz, il fut de nouveau arrêté. Il passa par les camps de prisonniers de guerre à Gomel, Minsk, Chełm (en Pologne), puis par les Stalags[16] 326, 6-A et 6-J situés en Allemagne. À l’automne 1943, Alexey s’évada du Stalag 6-J situé près de Dorsten avec trois autres prisonniers soviétiques, mais le cinquième jour, lui et ses camarades furent arrêtés au sud-est de Münster. Ils furent emmenés au Stalag 6-S près de Dorsten. Début février 1944, alors qu’il faisait partie du commando de travail de ce camp près de Krefeld, Alexey s’évada en compagnie de cinq camarades. Deux d’entre eux partirent en direction du sud, vers la Belgique, et les autres, à son initiative, prirent la direction de l’ouest, vers la Hollande, pour rejoindre plus tard la Suisse. Les Hollandais étaient très hospitaliers. Alexey et ses compagnons réussirent à se changer en civil. Passés en Belgique, afin d’augmenter les chances de succès, ils se séparèrent par équipe de deux, chacune suivant son propre chemin. Le tirage au sort désigna Yakov pour accompagner Alexey. Avec l’aide des Belges, ils parvinrent à entrer en France, où, avec l’aide de Français croisés sur leur route ils atteignirent le village de Sauvigney-lès-Gray en Haute-Saône, en avril 1944, à environ 100 km de la Suisse. Là, ils rencontrèrent un groupe d’anciens soldats de l’Armée rouge, eux aussi évadés. Deux mois plus tard, Alexey était devenu le chef adjoint du maquis soviétique Commune de Paris.[17]

Ivan Nikolayevitch Skripaï, né le 31 mars 1907, fut appelé sous les drapeaux en 1923 et servit dans le 671e régiment d’infanterie. En 1931, il entra à l’école technique de la construction. En 1933, il se rengagea dans le 71e régiment d’infanterie de la 24e division. En 1936, il fut nommé chef du service de ravitaillement. En 1939, il occupa le poste de sous-chef d’état-major. En 1940, il commanda un bataillon sur le front finlandais. Au début de la Grande Guerre patriotique, il retourna dans son régiment en tant que sous-chef d’état-major. En raison de l’avancée rapide des troupes ennemies, la 24e division fut coupée en deux et encerclée. Après avoir brisé l’encerclement, une partie de l’unité fut laissée à l’arrière des lignes ennemies pour détruire ses réserves. Parmi eux se trouvait Ivan Skripaï, d’abord chef adjoint du renseignement, ensuite chef d’un groupe de choc, puis chef de détachement. Ils opérèrent à Borchtchov, Gomel, Tchernigov et Prilouki. Lorsque leur groupe réussit à rejoindre l’Armée rouge régulière, il fut envoyé à Vorochilovgrad pour former une nouvelle unité militaire. En décembre 1941, il arriva au front de Volkhov où jusqu’en 1942, il fut le responsable du ravitaillement de la 22e brigade d’infanterie. En 1942, il fut nommé sous-chef de brigade. En juin 1942, la 2e armée (à laquelle appartenait la 22e brigade) et une partie de la 59e furent coupées et encerclées. Du 27 juin au 10 juillet, il tenta d’échapper à l’encerclement, mais une blessure grave l’en empêcha. Capturé, il fut interné dans un camp à Luban. À l’automne 1942, il fut transféré à Kaunas puis, en avril 1943, emmené avec un contingent de prisonniers dans un camp à Lviv. De là, il fut transféré dans un camp à Forbach (Moselle) pour travailler sur la ligne Maginot. Le 30 juin 1943, au troisième jour de travail, il s’évada.[18] Un an plus tard, il devenait le chef du détachement Maxime Gorkiy, opérant dans le département de la Côte d’Or.[19]

Mark Yakovlevitch Slobodinskiy est né le 24 septembre 1913 dans le village de Dachkovtsi, district de Litine, région de Vinnitsa. En avril 1935, il fut appelé sous les drapeaux par le commissariat militaire du district de Krivoï Rog. Il servit comme commissaire politique dans la 204e brigade aéroportée.[20] Lors de l’arrivée des Allemands, il réussit à se faire passer pour un civil, afin d’éviter d’être considéré comme PGS. Plus tard, il fut emmené dans le nord de la France pour travailler dans les mines de charbon. Il s’évada du camp civil de Beaumont-en-Artois (Pas-de-Calais). D’août à novembre 1943, il fut membre du maquis légendaire de Charles Duquesnoy (« Freddy »), avec quatre autres évadés : Mikhaïl Boïko, Valentin Tarassov, Alexey Krilov et Victor, dont le nom de famille est inconnu.[21]

Vassiliy Konstantinovitch Taskine, né le 18 juillet 1908, fut appelé sous les drapeaux en octobre 1930. Au début de la Grande Guerre patriotique, il était lieutenant-chef et chef adjoint du poste de contrôle frontalier du 12e détachement frontalier dans la ville portuaire lettone de Ventspils. Au cours des combats à 30 km à l’est de Riga, il fut blessé et fait prisonnier. Jusqu’à la fin de 1941, il fut interné dans un camp de prisonniers de guerre à la périphérie de Riga. Ensuite, il fut emmené à Daugavpils, puis, en mars 1942, il fut emmené en Allemagne. En cours de route, il sauta de la voiture avec plusieurs autres prisonniers, mais ils furent rapidement retrouvés, trahis par leurs empreintes de pas dans la neige fraîchement tombée. Après avoir été battu et emprisonné dans un cachot, lui et d’autres fugitifs furent de nouveau envoyés en Allemagne. Il fut d’abord placé dans une ferme. Avec d’autres prisonniers, il participa à des sabotages, lesquels furent bientôt découverts. Ils furent emmenés dans un camp disciplinaire. En août, il se retrouva dans un camp de transit près de Berlin. Fin octobre, lui et d’autres prisonniers furent chargés dans un train et emmenés en France et début novembre 1942, ils arrivèrent dans un camp à 2 km de Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais). Ils travaillèrent dans la mine n° 4. Dans la nuit du 1er janvier 1943, il s’évada du camp avec Nikolay Nikitine. En mars, pris dans une rafle, ils furent ramenés et envoyés travailler dans la mine n° 3, située à côté du camp. Le 12 juin 1943, il s’évada de nouveau du camp avec Ivan Fomitchov. Près de la ville d’Amiens, ils réussirent à établir le contact avec des patriotes français.[22]

[…]

1.2. Russes blancs de gauche

1.2.1. Aspirants de marine

Gueorguiy Vladimirovitch Chibanov est né le 14 août 1900 à Nikolaïev, province de Kherson de l’Empire russe, dans la famille de Vladimir et Anna, née Zapototskaya.[23] Depuis l’enfance, il aimait la mer et rêvait de devenir capitaine d’un paquebot, mais il savait que pour lui, fils d’un simple forgeron, ce rêve était impossible. Cependant, en 1919, lorsque le Corps des cadets de la marine fut ouvert à Sébastopol, les jeunes de tous les milieux sociaux commencèrent à y être acceptés.[24] Et Gueorguiy, espérant réaliser son rêve, entra dans cette institution. Malheureusement, son rêve ne se réalisa pas. En octobre 1920, les élèves de cet établissement de formation des aspirants de marine furent évacués de la Crimée. Ils furent emmenés en Tunisie dans un ancien fort militaire de la banlieue nord-ouest de Bizerte, Djebel Kébir. Là, un groupe qui comprenait Konstantin Avdeyenko, Pavel Dobrianskiy, Nestor Petroutchouk, Nikolay Roller, Victor Sergueyev, Dmitriy Smiriaguine, Gueorguiy Chibanov et de 3 à 5 autres aspirants de marine déposa des demandes de renvoi du corps. Après beaucoup de difficultés, ils obtinrent gain de cause et parvinrent à gagner la France. Au milieu de 1921, N. Roller et son ami l’aspirant de marine Mikhaïl Perikotti[25] atteignirent Paris où ils rencontrèrent par hasard Dobrianskiy, Petroutchouk et Smiriaguine, et quelque temps plus tard — Avdeyenko et Sergueyev. Ils s’installèrent tous à l’hôtel du Globe[26] au 23, rue Villeneuve à Clichy. En mai 1922, Nikolay Roller commença à travailler comme chauffeur de taxi. Après un certain temps, il contacta ses proches, restés en URSS. Un an plus tard, sa mère, ses deux sœurs et son frère le rejoignirent. À son tour, Victor Sergueyev accueillit son frère Serguey, accompagné par Fiodor Lidlé et plusieurs autres personnes. En 1923, Gueorguiy Chibanov atteignit enfin la France et retrouva son groupe de camarades. Il apprit le métier de chauffeur et commença à travailler pour la compagnie de taxis G7.[27] En 1926, neuf chauffeurs émigrés de l’ancien Empire russe vivaient à l’hôtel du Globe : Pavel Dobrianskiy[28], Fiodor Lidlé[29], Vladimir Litvinov[30], Nestor Petroutchouk[31], Mikhaïl Preobrajenskiy[32], Serguey Sergueyev[33], Dmitriy Smiriaguine[34], Gueorguiy Chibanov et Nikolay Roller[35]. Ce dernier vivait avec sa mère[36] et ses sœurs Nina[37] et Valentina[38].[39] En 1931, seuls Vladimir Litvinov et Nestor Petroutchouk avec sa femme et sa fille logeaient encore dans cet hôtel.[40]

Le 20 décembre 1928, Gueorguiy Chibanov épousait une Belge, Marie Thérèse Deperon, née le 12 avril 1911 à Bruxelles.[41] Le 13 avril 1930 naissait leur fille Elena. Ils habitèrent alors au 3, rue de la Gare, à Levallois-Perret,[42] et en 1931, ils emménagèrent au 17, rue des Écoles[43].[44] En 1930, Gueorguiy adhéra à la Confédération générale du travail (CGT). Il était aussi membre du syndicat des cochers chauffeurs de taxi. En 1936, il adhéra au PCF.[45]

Jusqu’à son départ pour l’Espagne, Fiodor Lidlé fut le secrétaire de la section russophone de la CGT.[46]

[…]

1.2.2. En Espagne

1.2.2.1. Après le déclenchement de la guerre civile en Espagne, un flot de volontaires afflua pour défendre la république. Parmi ces volontaires se trouvaient des membres de l’Union du rapatriement russe (l’URR)[47], une organisation qui réunissait en France les émigrés apatrides de l’ancien Empire russe.

Le 19 août 1936, trois membres de l’URR, Platon Balkovenko, Boris Jouravlov et Alexey Kotchetkov, arrivèrent de Paris à Portbou munis d’un laissez-passer de l’ambassade d’Espagne. Leur arrivée suscita étonnement et embarras à la douane, parce que les douaniers ne savaient pas où les envoyer. Finalement, ils les remirent à un représentant de l’autorité locale, qui les mit dans le prochain train pour Barcelone. Arrivés de nuit, ils aboutirent à la caserne des anarchistes où, dès le lendemain matin, ils furent enrôlés dans la colonne Durruti. Toutefois, Boris Jouravlov partit à la recherche de l’hôtel Colón, qui abritait le Comité central du Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC)[48]. Il revint dans la soirée avec l’ordre d’enrôler Platon Balkovenko et Alexey Kotchetkov dans la sécurité de l’hôtel Colon. Environ 10 jours plus tard, le PSUC reçut la confirmation du PCF à leur sujet. Balkovenko et Kotchetkov furent transférés à la caserne Carlos Marx. Le 8 septembre, leur unité se rendit sur le front aragonais. Jouravlov, lui, resta à Barcelone, attendant les canons de la batterie qu’il devait commander.[49]

1.2.2.2. Boris Ilarionovitch Jouravlov est né le 12 juin 1898 à stanitsa[50] Batalpachinskaya de l’oblast du Kouban dans l’Empire russe. En 1913, il entra à l’école électrotechnique d’Odessa. En 1916, il s’engagea comme volontaire dans l’armée. Il était artilleur à la 1ère batterie de la 37e brigade d’artillerie. En décembre 1917, il reçut le grade de major et eut la permission de rentrer chez lui. En 1918, il rejoignit l’armée blanche. En novembre 1920, il fut évacué vers Gallipoli (Turquie). En 1921, il arriva en Bulgarie où, en octobre 1922, il adhéra à l’URR à Sofia. Il déposa une demande d’amnistie auprès des autorités soviétiques[51]. Il trouva un emploi dans le secteur du bâtiment. En mars 1923, il adhéra au Syndicat rouge des constructeurs de Sofia, rattaché à l’ISR. En août 1923, il fut arrêté et placé dans un camp de concentration à Varna. Il s’en évada et en octobre 1923, avec d’autres prisonniers évadés, il embarqua à bord du navire Ala pour se rendre à Novorossiysk (l’URSS), mais l’autorisation de débarquer ne leur fut pas accordée. À leur retour en Bulgarie, ils furent placés de nouveau dans un camp de concentration. Au printemps 1924, il essuya un refus des autorités soviétiques pour sa demande d’amnistie. En mars 1925, il fut déporté en Turquie et passa quatre mois emprisonné à Constantinople. En juillet, il arriva en France. En avril 1926, il adhéra à l’URR à Lyon et en mai, élu vice-président de cette organisation. En juillet, il organisa une section de l’Union des ouvriers russes en France et en fut élu secrétaire. En août, il adhéra au syndicat des métallurgistes de la CGTU et au SRI. Il fut élu secrétaire du comité intersyndical de la section russophone. En novembre, il adhéra au PCF et fut élu membre du comité de la section russe du PCF de la région lyonnaise. Mais en décembre 1929, il fut expulsé de France. Le 7 décembre, il arriva à Bruxelles où il reprit rapidement une activité syndicale. Il adhéra à l’Union des ouvriers russes et ukrainiens de Belgique et dès janvier 1930, il fut élu secrétaire technique de cette organisation et nommé en tant que représentant de cette Union au sein de la centrale syndicale des travailleurs émigrés de l’ISR. En avril 1930, il adhéra au PCB. La même année, il fut élu secrétaire de la section russophone du PCB. En 1932, il fut élu secrétaire de la cellule du parti de l’usine ACEC et en tant que tel, il participa aux travaux du Ve Congrès du PCB. En novembre 1932, il fut arrêté et renvoyé de l’usine. Après son expulsion en mai 1934 de Belgique, il revint à Paris. Au sein de l’URR, il devint président de la commission de la culture et enseigna de l’ABC du communisme à un groupe d’étudiants. En décembre 1934, il fut élu membre du CC du groupe russophone auprès du CC du PCF et secrétaire de la faction communiste de l’URR. De 1922 à 1935, Boris Jouravlov soumit quatre ou cinq demandes d’autorisation de retour en URSS, toutes refusées sans aucune explication.[52]

[…]

1.2.2.3. Platon Dionissiyevitch Balkovenko est né le 16 novembre 1904 en Bessarabie. Il était chauffeur-mécanicien et était employé dans la maintenance. En 1934, il adhéra au SRI et en 1936, à la CGT. Il vécut à Paris. Il arriva sur le front aragonais au sein du 40e centurion du bataillon Spartacus de la colonne Carlos Marx. En septembre 1936, il fut légèrement blessé au niveau de la taille du côté droit lors d’un bombardement aérien. En 1937, il adhéra au PSUC. De janvier au 1er décembre 1937, il servit comme artilleur dans la 11e batterie légère. Puis jusqu’au 1er août 1938, il fut interprète. Du 10 septembre 1938, jusqu’au retrait des brigades internationales du front, il servit dans le 2e groupe d’artillerie internationale. Il participa aux batailles en novembre 1936 près de Huesca, en janvier 1937 sur la Sierra de Robres, en juillet sur la Sierra d’Alcubierre, d’août à octobre vers Zaragoza, en décembre 1937 et janvier 1938 pour la prise de Teruel et de mars à juillet sur le front du Levant. Il termina son service militaire comme soldat.[53]

1.2.2.4. Alexey Nikolayevitch Kotchetkov est né le 5 février 1912 à Moscou. Son père mourut vers 1923. Peu après, sa mère épousa le Dr Eduard Maksovitch Iakobson, qui reçut la nationalité lettone en 1920. En 1923, les autorités soviétiques demandèrent à Eduard Maksovitch de quitter l’URSS et de se rendre en Lettonie. Il tenta en vain de faire annuler cette décision et fut donc contraint d’émigrer en Lettonie en août 1924. Sa femme et certains de ses enfants, dont Alexey, le rejoignirent par la suite. En 1931, Alexey fut diplômé du lycée russe de Riga. Il partit alors en France, à Toulouse, où il entra à l’Institut agricole de la Faculté des sciences de l’Université de Toulouse, dont il fut diplômé en 1934. Il retourna en Lettonie et jusqu’en septembre 1935, il servit dans le 12e régiment d’infanterie de la division de Zemgale dans la forteresse de Daugavpils. Il obtint le grade de dižkareivis (caporal). Avant de quitter Riga, il avait fait une demande de retour dans son pays natal auprès du consulat soviétique. Le 25 octobre 1935, il retourna en France. Il poursuivit sa formation à l’Institut national agronomique de Paris, spécialisé dans les maladies des plantes et entra dans le laboratoire du célèbre biochimiste Gabriel Bertrand. Il rejoignit la section de jeunes communistes du Quartier Latin et le cercle des jeunes à l’URR. Il rencontra et se lia d’amitié avec Boris Jouravlov. En Espagne, Alexey Kotchetkov passa plus d’un mois près du village de Chimillas aux environs de Huesca au sein d’une équipe de mitrailleuse, avec Platon Balkovenko. Dans la seconde moitié d’octobre 1936, ils reçurent la visite de Vladimir Konstantinovitch Glinoetski, ancien colonel d’artillerie de l’armée tsariste, conseiller d’artillerie à l’état-major du front aragonais, qui les connaissait de l’URR. Il les ramena avec lui et les fit affecter à la 10e batterie d’artillerie de la 27e division. En décembre 1936, à la demande de Glinoetski, Alexey Kotchetkov occupa le poste de interprète auprès des conseillers militaires soviétiques. En août 1938, avec le grade de capitaine, il fut affecté à la 13e brigade internationale. Dès son arrivée, il fut blessé lors d’un bombardement.[54]

1.2.2.5. Le groupe, qui comprenait Ivan Troïan, arriva à Figueres le 29 octobre 1936. Deux jours plus tard, ils furent envoyés à Barcelone et intégrés à la centurie Thälmann qui était au repos dans cette ville. Le même jour, la centurie partit pour Albacete. Là, au centre de formation des brigades internationales, elle fut transformée en bataillon Thälmann. Ivan Troïan fut affecté dans une compagnie de mitrailleuses en tant que pointeur de mitrailleuse. Une semaine après son arrivée à Albacete, le bataillon partit au front. Le 12 novembre 1936, il reçut le baptême du feu lors de l’assaut de la colline des Anges, au cours duquel Ivan Troïan commandait une équipe de mitrailleuse.[55]

[…]

1.2.2.6. Ivan Ivanovitch Troïan est né le 12 février 1901 à Taganrog. En 1919, il partit servir sur le train blindé Ivan Kalita de la 2e division de trains blindés. À la mi-mars 1920, il fut évacué avec le premier corps vers la Crimée. Un mois plus tard, Ivan Troïan devint marin sur le navire Rostislav où il suivit les cours des maîtres principaux de la marine. Dans les premiers jours de l’évacuation de la Crimée, lui et ses camarades partirent par la mer. Passant par les ports d’Ereğli et de Constantinople, ils arrivèrent le 15 décembre 1920 au port de Bakar en Yougoslavie. En juillet 1921, il s’installa à Ljubljana où il s’inscrivit à des cours de génie minier. En 1922, il reçut un certificat d’arpenteur des mines. Parallèlement aux cours, il étudia à l’université. Mais en juillet 1923, il dut abandonner l’université en raison de persécution. Il survécut grâce à des petits boulots. À partir de juillet 1925, il travailla à l’usine Halbergerhütte de Sarrebruck[56]. Un an plus tard, pendant 3 mois, il vécut d’expédients en France. N’obtenant pas de carte d’identité, il retourna à l’usine Halbergerhütte. En mai 1930, l’usine cessa son activité en raison de la crise. Le 20 juin 1930, Ivan Troïan put retrouver un emploi dans une usine à Hagondange en Lorraine. En 1932, il demanda au consulat soviétique une amnistie et l’autorisation de retourner dans son pays natal, mais cela lui fut refusé. En 1935, adhéra à l’URR. En 1936, il devint membre du CGT et du PCF.[57]

1.2.2.7. Désormais, dès leur arrivée en Espagne, les volontaires étrangers étaient transportés directement à Albacete.[58]

Le 21 janvier 1937, Fiodor Lidlé, Pavel Pelekhine[59], Nestor Petroutchouk et Piotr Ribalkine[60] arrivèrent en Espagne. On sait que le 2 mars 1937, ils servirent comme soldats dans la flotte de la 15e brigade internationale. Le 9 mars, Piotr Ribalkine fut nommé le commissaire politique de la flotte. Le 27 juin, il eut un accident de voiture, à la suite duquel il lui fut interdit de quitter son unité pendant 5 jours. À partir du 10 août 1937, il servit dans le 1er régiment du train. Au bout de 10 mois, il fut envoyé au centre de réorganisation de Campo Aníbal[61] puis, au bout de 2 mois, il fut affecté à la 129e brigade internationale, où, pendant 2 mois, il fut commissaire politique de la section des transports.[62]

[…]

À une date inconnue, Fiodor Lidlé remplaça Piotr Ribalkine comme commissaire politique de la flotte de la 15e brigade internationale. Selon Pelekhine, Petroutchouk et Ribalkine, il fut mortellement blessé le 14 juillet 1937 près de Brunete.[63]

1.2.2.8. Konstantin Avdeyenko, Dmitriy Smiriaguine, Nikolay Roller et Gueorguiy Chibanov arrivèrent en Espagne entre le 19[64] et le 24[65] février 1937. Gueorguiy Chibanov servit au début dans la flotte du centre de formation des brigades internationales à Albacete. Un mois plus tard, il fut affecté au 1er régiment du train, où il passa un an et deux mois. Il participa à des batailles près de Brunete, Belchite, Madrid, puis sur les fronts de Teruel et d’Aragon. Il exerça les fonctions de chauffeur et fut le délégué politique d’un groupe (section), puis le sous-commissaire d’un peloton, et à partir du 25 juillet 1937, le commissaire politique d’une compagnie. Puis, après deux mois au centre de réorganisation de Campo Aníbal, il fut affecté au parc de voitures de la 129e brigade internationale et affecté à une batterie antichar. Au total, il passa 14 mois et demi au front.[66]

1.2.2.9. (Mikhaïl) Yakovlevitch Haft, juif, est né le 20 juin 1908 à Konotop du gouvernement de Tchernigov dans l’Empire russe. Bientôt sa famille s’installa à Romny du gouvernement de Poltava. Là, il entra dans une école de commerce. En 1920, lors d’une épidémie de typhus, ses parents, son frère et sa sœur décédèrent. Pendant 3 ans, il vécut dans la rue. En 1923, il émigra en Palestine. En 1931, à Tel-Aviv, il rejoignit les jeunes communistes et le SRI. En octobre de la même année, il fut arrêté et passa 7 mois à la prison de Jérusalem. En 1934, il adhéra au PC palestinien. Fin 1937, les autorités britanniques lui laissèrent le choix entre l’expulsion et une nouvelle peine de prison. Il décida d’aller à Cuba. En cours de route, il s’arrêta à Paris, où il demanda en vain au consulat soviétique l’autorisation de retourner en URSS. Le 29 mars 1938, il arriva à Massanet de Cabrenys en Espagne. À Albacete, il fut affecté au bataillon Palafox de la 13e brigade internationale. Cependant, en raison d’une maladie des yeux, il fut employé comme planton au service sanitaire de la brigade. Il n’alla jamais au front.[67]

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1.2.2.10. Nikolay Ivanov est né le 10 avril 1900. En 1919, il fut mobilisé par le général Denikine pour les cours d’instructeurs de mitrailleuses. Il servit comme instructeur dans la division blindée de réserve. Le 6 décembre de la même année, il fut transféré à l’école militaire de Sofia de Kouban à Iekaterinodar, et de là, lors de la retraite d’Iekaterinodar, à l’école militaire d’Alexeyev de Kouban. En 1920, il fut évacué vers l’île de Lemnos. En 1921, il arriva en Bulgarie. Puis, en 1928, il vint à Knutange en France pour travailler sur contrat. Il fut membre de l’URR. Le 28 octobre 1936, il arriva en Espagne. Il fut envoyé à la centurie Thälmann. Du 7 janvier au 17 mars 1937, il séjourna à l’hôpital en raison d’une blessure. Il servit comme instructeur d’armes automatiques à l’école des officiers et, à partir du 12 avril 1938, dans la 13e brigade internationale. Avant le franchissement de l’Èbre, il fut instructeur à l’école des sous-officiers. Le 14 août, sur le front de l’Èbre, il fut nommé chef de l’approvisionnement en munitions de la brigade. Il termina son service avec le grade de lieutenant.[68]

1.2.2.11. Le 21 septembre 1938, le premier ministre Juan Negrin annonçait lors d’une réunion de l’Assemblée de la Société des Nations à Genève que le gouvernement espagnol avait décidé le retrait immédiat et complet du front de tous les volontaires étrangers ayant combattu dans l’armée républicaine.[69] Le 28 octobre 1938, une parade d’adieu des brigades internationales eut lieu à Barcelone. Puis les volontaires français rentrèrent chez eux.[70] Nikolay Roller[71], Konstantin Avdeyenko, Dmitriy Smiriaguine et Nestor Petroutchouk[72] se trouvaient parmi eux. Plus tôt, le 15 octobre 1938, Pavel Pelekhine avait été évacué d’Espagne pour maladie par train sanitaire.[73]

De nombreux émigrés originaires de l’ancien Empire russe s’étaient vu promettre le rapatriement avant d’être envoyés en Espagne. Les recruteurs leur avaient dit : « Votre chemin vers votre patrie passe par Madrid. » Après son retrait du front, Boris Jouravlov[74] avait rencontré le consul soviétique à Barcelone, qui lui avait conseillé de régler cette question du retour en URSS avec le Parti avant de soumettre une autre requête au gouvernement soviétique, parce qu’il se pouvait que le Parti envisage de l’envoyer dans un autre pays et soit donc opposé à ce retour en URSS.[75]

1.2.3. Dans les camps d’internement

1.2.3.1. Entre le 5 et le 9 février 1939, les membres des brigades internationales et les unités de l’armée républicaine stationnées en Catalogne franchirent la frontière française. Mikhaïl Haft, Boris Jouravlov, Nikolay Ivanov, Nikolay Lossev, Piotr Ribalkine, Ivan Troïan, Gueorguiy Chibanov et d’autres étrangers furent internés dans un camp sur la plage près de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales).[76] Félix Safronov fut interné dans un camp sur la plage d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).[77] Très probablement, Platon Balkovenko se trouvait également là. Vers le 26 février, le secrétaire de la cellule du PCF de l’UAPS, Vassiliy Kovalov, apporta des formulaires pour les demandes de rapatriement et du papier vierge pour rédiger les autobiographies. Il les remit à travers les barbelés au groupe des internés apatrides du camp de Saint-Cyprien, membres de l’URR/UAPS, dirigée par Boris Jouravlov. Kovalov devait répéter la même procédure au camp d’Argelès-sur-Mer.[78]

En avril de la même année, des membres des brigades internationales furent transférés au camp de Gurs.[79]

1.2.3.2. Après la conclusion du pacte germano-soviétique le 23 août, les émigrés du territoire de l’ancien Empire russe commencèrent à être considérés en France comme des complices potentiels des Allemands. Nikolay Roller fut arrêté tard dans la soirée du 31 août. Presque simultanément, Dmitriy Smiriaguine fut arrêté également.[80] Pavel Pelekhine fut arrêté à son tour et, le 2 septembre, interné au stade Roland Garros transformé en camp provisoire.[81] Après l’attaque de la Pologne par l’Allemagne nazie, le 1er septembre, une vague d’arrestations d’étrangers indésirables a déferlé sur la France. Le 3 septembre, la France déclarait la guerre à l’Allemagne.[82] Le 26 septembre, l’UAPS fut dissoute en tant qu’organisation communiste.[83] Après avoir été incarcéré à la prison de Fresnes puis à celle de la Santé, Nikolay Roller fut transféré dans le camp de Roland Garros.[84] Le 29 septembre, Diran Vosguiritchian à son tour fut arrêté et emmené dans ce camp. Le 11 octobre, un convoi de 465 prisonniers, dont Konstantin Avdeyenko, Gueorguiy Klimenuk, Vassiliy Leibenko, Piotr Lissitsine, Iossif Mikhnevitch[85], Nikolay Mironov, Nikolay Roller, Kirill Rougine, Dmitriy Smiriaguine, Ivan Stadnik et Diran Vosguiritchian quitta le camp pour aller à celui du Vernet où il arriva le 12.[86] Le 17 novembre, Pavel Pelekhine fut transféré à son tour au Vernet.[87] Enfin, le 25 janvier 1940, Vassiliy Kovalov qui avait été arrêté le 15 novembre, suivit aussi le même chemin jusqu’au Vernet.[88]

Vassiliy Vassilievitch Leibenko est né le 12 janvier 1894 à Kiev. Avant son arrestation, il habitait au 18, rue Pasteur à La Garenne (Seine). Il vivait en concubinage avec Paulette Tortochot. Ils eurent un fils, Roger Paul, né le 6 novembre 1937, et une fille, Hélène Sonia, née le 15 juillet 1939.[89]

1.2.3.3. Diran Vosguiritchian est né en 1911 en Turquie. En 1923, il s’installa au Caire. En 1928, il adhéra au Parti communiste égyptien (PCE). Il fut membre du CC du PCE de 1930 à 1931. De 1931 à 1936, il était en URSS où il suivit les cours à l’Université communiste des travailleurs d’Orient, après quoi il fut envoyé en France avec pour mission d’entrer illégalement en Égypte. Incapable d’accomplir cette mission, il resta vivre en France. Le 29 septembre 1939, il fut arrêté et interné dans le camp de Roland Garros. Le 12 octobre de la même année, il arriva au camp du Vernet, où il fut placé dans le quartier C.[90]

[…]

1.2.3.4. Gueorguiy Guerassimovitch Klimenuk est né le 24 août 1902 à Otchakov (du gouvernement de Kherson) dans l’Empire russe. Le 14 février 1928, il épousa Maria Gueorguievna Karpinioti, qui était née le 23 mai 1911 à Nikolaïev et qui habitait avec ses parents dans un immeuble au 128, rue Brancion à Paris. Il habitait alors au 100, rue Victor Hugo à Levallois-Perret et travaillait comme chauffeur. Après le mariage, il emménagea dans l’immeuble où vivait Maria. Le couple y vivait dans un appartement séparé. Leur mariage fut annulé le 9 avril 1936. Il s’installa au 106, rue du Théâtre à Paris.[91]

1.2.3.5. Après l’entrée de la France dans la Seconde Guerre mondiale, les prisonniers du camp de Gurs commencèrent à s’engager comme volontaires dans l’armée. Parmi eux se trouvaient des communistes et leurs sympathisants. Ils s’engagèrent de leur propre initiative mais ils suivirent aussi une directive envoyée par le Parti. Cependant, peu après, une contre-directive leur fut adressée et ils durent se désinscrire. Suite à leur désengagement, ils subirent de mauvais traitements. Le régime du camp devint plus sévère. Les arrestations commencèrent à viser la direction clandestine du camp et des militants, dont Piotr Ribalkine.[92] Le 2 octobre 1939, il fut conduit au camp du Vernet[93] où régnait un régime très strict.

En décembre, les prisonniers du camp du Vernet, qui avaient demandé à rentrer en URSS, persuadèrent le président de l’URR/UAPS Kirill Rougine d’écrire une lettre au consul général de l’URSS à Paris pour lui demander d’accélérer l’examen de leur cas.[94]

Le nombre de prisonniers du camp de Gurs fut progressivement réduit. Certains s’engagèrent dans l’armée, d’autres furent employés à la construction d’ouvrages défensifs. Quelques-uns furent envoyés à Argelès-sur-Mer. Le restant fut transféré au camp du Vernet. Ainsi, le 19 mai 1940, Boris Jouravlov arriva de Gurs.[95] Fin mai, seul un petit groupe de prisonniers restait au camp de Gurs, pour nettoyer les baraques vides. Le 5 juin, ils furent emmenés au camp du Vernet. Avant de partir, ils virent arriver des femmes dans le camp de Gurs.[96] Il s’agissait pour la plupart d’Allemandes et d’Autrichiennes expulsées de Belgique et de femmes arrêtées à Paris. Il y en avait environ 8 000 à 8 500. Le 24 juin, ayant appris l’arrivée sous deux jours de la commission d’inspection allemande, le chef du camp de Gurs, le major Davergne, ordonna de brûler toutes les archives du camp.[97]

1.2.3.6. Le 4 septembre devait avoir lieu le rapatriement d’un groupe d’émigrants de l’ancien Empire russe, comprenant Boris Jouravlov, Semion Kramskoï, Kirill Rougine et Dmitriy Smiriaguine. À ce sujet, Boris Jouravlov et Kirill Rougine furent délégués pour se rendre à Vichy[98] mais pour une raison inconnue, le rapatriement n’eut pas lieu. Le 25 septembre, l’inspecteur général Rocarpin arriva au camp du Vernet en compagnie d’un représentant de l’ambassade soviétique à Vichy, Théodore Gratchew (Fiodor Gratchiov) et de l’avocat belge Jean Fonteyne, accrédité comme attaché juridique par l’ambassade soviétique[99]. Rocarpin fit libérer Friedrich Wolf et plusieurs autres prisonniers.[100] Mais Jouravlov, Kramskoï, Rougine et Smiriaguine restèrent dans le camp. Cela dut être un coup dur pour eux.

1.2.3.7. Le 2 avril 1940, Gueorguiy Chibanov s’engagea volontairement dans l’armée et fut affecté à la 258e compagnie de travailleurs étrangers, basée au Nouvion-en-Thiérache (Aisne) qui faisait partie du 3e régiment du génie. Ils creusèrent des fossés antichars et construisirent des dents de dragons dans les environs de leur emplacement, à l’ouest de la ligne Maginot.[101] Vers le 16 mai 1940, quelques heures avant l’arrivée des Allemands dans cette zone, la compagnie reçut l’ordre de se replier. Sur le chemin de Saint-Quentin (Aisne), Gueorguiy Chibanov et son ami Ivan Iermolenko s’attardèrent délibérément à l’arrière de la compagnie et empruntèrent un itinéraire légèrement différent pour se rendre à Paris, où vivaient la femme et la fille de Gueorguiy. Vers minuit, ils atteignirent Saint-Quentin (Aisne) et y passèrent la nuit. Le matin de bonne heure, la ville fut sous le feu de l’artillerie allemande. Gueorguiy et Ivan continuèrent leur voyage vers Paris. En chemin, ils réussirent à obtenir deux vélos en échange de réparations de voiture. Le lendemain soir, ils atteignirent Compiègne (Oise). Le lendemain, alors qu’il ne leur restait plus que 20 km jusqu’à Paris, ils furent arrêtés par les gendarmes et conduits à l’hippodrome de Maisons-Laffitte, où leur compagnie était déjà arrivée.

Environ 10 jours plus tard, fin mai 1940, toute la compagnie fut transférée à Paris sous bonne garde. Arrivés à la gare Saint-Lazare, ils furent emmenés en métro au stade Jean-Bouin où ils furent parqués dans les tribunes sous bonne garde. Le 4 juin, les avions allemands bombardèrent Paris, principalement la périphérie et la banlieue. Quelques bombes frappèrent le terrain de football du stade. Une semaine plus tard, après que Paris ait été déclarée ville ouverte, ils furent emmenés à la gare des Batignolles et chargés dans un train. Le troisième jour, ils arrivèrent à Vannes (Morbihan) où ils apprirent l’entrée des Allemands dans Paris, sans combat. Ils furent internés au camp de Saint-Vincent[102] à dix kilomètres de Vannes. Deux jours après, les Allemands investissaient Vannes.[103]

Outre Gueorguiy Chibanov, Ivan Troïan, Mikhaïl Haft, Vassiliy Belokourov[104], Lipmane Roubine, Alexander Timachiov et Pavel Kirilenko travaillèrent aussi dans les environs de la ligne Maginot.

Roubine, Timachiov et Kirilenko n’eurent pas le temps d’évacuer cette zone. Cependant, considérés comme des ouvriers civils, ils ne furent pas faits prisonniers. De plus, faisant valoir le pacte germano-soviétique, ils réussirent à se faire transporter par les Allemands via Berlin et Cracovie jusqu’à Przemyśl à la frontière soviétique, où ils arrivèrent le 10 août 1940.[105]

De son côté, Gueorguiy Chibanov fut libéré le 20 juin 1940 et rentra chez lui à Clichy. Une semaine plus tard, sa femme le quittait et partait avec leur fille. Il entra dans une cellule clandestine du PCF. Longtemps, il survécut grâce à des petits boulots.[106]

Quant à Ivan Troïan et Mikhaïl Haft, qui se trouvaient également au camp de Saint-Vincent,[107] ils furent libérés en même temps que Gueorguiy Chibanov. Ivan Troïan trouva un emploi dans une ferme. En mars 1942, il s’enrôla pour travailler en Allemagne.[108]

Vers février 1941, Anna Roller adressa une demande de libération pour son fils Nikolay aux autorités allemandes d’occupation. Sa demande fut transmise au préfet de Seine-et-Oise, qui adressa une lettre au préfet de l’Ariège, le 4 mars, lui demandant de fournir de toute urgence, tout renseignement sur ce détenu et son avis sur l’opportunité de sa libération. Elle fut reçue par la préfecture de l’Ariège le 11 mars.[109]

1.2.4. En Allemagne et en Algérie

Le 9 mars, un convoi de plus de 600 prisonniers, qui avaient signé des contrats avec la commission allemande dirigée par Maletzki, partit du camp du Vernet en direction de Vierzon (Cher).[110] Diran Vosguiritchian, Gueorguiy Klimenuk[111], Alexey Kotchetkov, Nikolay Roller, Dmitriy Smiriaguine et Pavel Pelekhine en faisaient partie.[112] Vosguiritchian fut envoyé travailler à Hambourg.[113]

Le 18 mars, Alexey Kotchetkov fut emmené à l’usine AEG-TRO au sud-est de Berlin à Wilhelminenhofstraße 83-86, Oberschöneweide, où étaient fabriqués des transformateurs et des interrupteurs à haute tension. Il fut d’abord affecté comme ouvrier à l’atelier de galvanoplastie, puis transféré à l’atelier DS-1 en tant que transporteur de composants et de pièces. Cette position lui permit de visiter différents ateliers de l’usine sans éveiller les soupçons. Il rencontra ainsi de nombreux ouvriers, dont un tiers était des étrangers. Il noua des relations de confiance avec Iossif Gnat originaire de Trebnitz, en Silésie, l’Italien Mario et le Français Joseph, ainsi qu’avec le magasinier de l’atelier DS-3, Friedrich Murawske. Peu de temps après son arrivée à Berlin, Alexey remplit un formulaire du rapatriement au consulat soviétique, en y joignant son certificat de capitaine de l’armée populaire espagnole. Les Soviétiques promirent de l’aider, mais moins de trois mois plus tard, l’Allemagne attaquait l’URSS et les diplomates soviétiques furent évacués.[114]

Gueorguiy Klimenuk, Vassiliy Leibenko, Nikolay Roller et Dmitriy Smiriaguine furent emmenés à Leuna à environ 25 km à l’ouest de Leipzig où, à partir du 18 mars, ils travaillèrent dans l’usine d’ammoniac de la société Leuna Werke, qui produisait de l’essence synthétique. Le 2 octobre, Leibenko rentra en France nanti du Fremdenpass[115] et d’une permission délivrée par les autorités allemandes de Mersebourg, valable du 1er au 22 octobre, afin de se marier avec Paulette Tortochot avec qui il vivait maritalement depuis plusieurs années. Le 28 octobre, ils se marièrent à la mairie de Montrouge. Très probablement, Klimenuk avait dû faire une demande similaire parce qu’il rentra en France en même temps que Leibenko. Cependant, son mariage n’ait enregistré dans aucune des mairies des arrondissements de Paris. Les Allemands les emmenèrent à nouveau en Allemagne, cette fois à Berlin. Il est possible que ce retour se soit produit le 5 novembre. Cette date est indiquée pour l’un et l’autre comme date de licenciement de l’usine d’ammoniac. Vassiliy Leibenko se retrouva à l’usine de Reinickendorf, où travaillaient Nikolay Mironov et Iossif Mikhnevitch. Gueorguiy Klimenuk travaillait à l’atelier de réparation automobile Gebrüder Bittrich[116] au 21, Rungestraße[117], logeant dans le grenier de l’atelier. Un jour, il rencontra dans la rue Mikhaïl Drobiazguine, qu’il connaissait du camp du Vernet et qui travaillait dans les environs de Treptower Park. À sa demande, le propriétaire de l’atelier Gebrüder Bittrich organisa le transfert de Mikhaïl. Bientôt, Nikolay Mironov, Iossif Mikhnevitch, Vassiliy Leibenko, le Dr Moguilevskiy et Ivan Stadnik, cuisinier au restaurant (Pasteten-Stube[118]) Iss Mich[119] au 52, Augsburger Straße[120] commencèrent à se rassembler chez Klimenuk et Drobiazguine dans le grenier. Au bout de quelque temps, Alexey Kotchetkov s’y rendit à son tour, après avoir rencontré Gueorguiy Klimenuk par hasard dans la rue. Fin décembre 1942, Ludmila Charkova[121], venue de Paris avec une troupe de ballet, rendit visite à Klimenuk. Il était ami avec son père et elle le connaissait depuis l’enfance. Lors de cette visite, elle rencontra Alexey Kotchetkov et ils entamèrent rapidement une correspondance.[122]

[…]

Le 22 mars 1941, un groupe de prisonniers parmi lesquels Piotr Ribalkine, Kirill Rougine, Semion Kramskoï et Piotr Timofeyev,[123] fut emmené du camp du Vernet au camp d’Argelès-sur-Mer pour être envoyé en Algérie. En juin 1943, ils furent acheminés en URSS par la Libye, l’Égypte et l’Iran. Kirill Rougine rejoignit l’armée et finit comme commandant, démobilisé à Chisinau (Moldavie). Par la suite, il travailla pour TASS[124] pendant de nombreuses années.[125]

Le 3 juin 1941, un nouveau convoi de prisonniers, qui avaient signé des contrats avec une commission allemande dirigée par le Dr Bömmel[126], partit du camp du Vernet. Le 4 juin, ils furent remis aux autorités allemandes. Parmi eux se trouvaient Boris Jouravlov et Alexander Paléologue.[127]

Depuis le 1er avril 1941, Gueorguiy Chibanov était embauché comme chargeur à l’entrepôt de la marine allemande, situé dans le garage Chaillot au 47 de la rue du même nom où des uniformes étaient entreposés. Après l’attaque d’Allemagne nazie contre l’Union soviétique le 22 juin 1941, Gueorguiy et deux autres membres de sa cellule clandestine commencèrent à fabriquer et à afficher des tracts. Le samedi 1er novembre 1941, avec deux autres ouvriers, il mit le feu à l’entrepôt où ils travaillaient.[128]

 Suite à l’agression de l’URSS par l’Allemagne, Alexey Kotchetkov décida de commettre des sabotages. Il faisait exprès de faire tomber les pièces qu’il transportait et parfois, il parvenait à les endommager. Cependant, cela n’était pas suffisant parce qu’elles étaient simplement remplacées par de nouvelles. Il rejoignit une organisation clandestine qui distribuait des tracts et le journal clandestin Die innere Front[129]. À la fin de 1941, lui et des membres de son groupe clandestin affichèrent des tracts dans plusieurs quartiers de Berlin avec le texte « Hitler nous mène au désastre ». Bientôt, il fut nommé responsable du travail parmi les étrangers. Il établit des contacts avec les camps de travailleurs de l’Est, contribua à créer des comités de camp et des groupes de sabotage à l’intérieur, rédigea un tract adressé « Aux citoyens de l’Union soviétique », reproduit sur une ronéo et distribué dans les camps. Il était subordonné à Herbert Grasse, qui fut arrêté le 23 octobre 1942 lors d’une vague d’arrestations. Le lendemain, alors qu’il était emmené pour interrogatoire, le courageux Herbert Grasse se suicida en se jetant dans la cage d’escalier, sauvant ainsi la vie de ses camarades. Sentant que la surveillance se resserrait autour de lui et déçu par la clandestinité berlinoise, Alexey Kotchetkov rédigea une demande pour un séjour à Paris puisqu’il bénéficiait de dix jours de congés annuels. Son dernier jour de travail à l’usine AEG-TRO était le 18 août 1943. À cette époque, de nombreux anciens prisonniers du camp du Vernet, avec lesquels il avait établi des contacts à Berlin, étaient déjà rentrés en France.[130]

1.3. Vlassovistes

Le 7 janvier 1942, les forces du front de Volkhov lancèrent l’opération infructueuse de Luban, qui conduisit à l’encerclement le 26 mars de la 2e armée de choc, commandée d’abord par Grigori Grigorievitch Sokolov, ensuite, à partir du 10 janvier, par Nikolay Kouzmitch Klikov, et puis, à partir du 20 avril par Andrey Andreyevitch Vlassov. À la fin du mois d’avril, 30 à 40% seulement de l’effectif initial était encore opérationnel et il y avait une grave pénurie de munitions et de nourriture. C’est seulement le 16 mai que cette armée reçut enfin l’ordre de revenir sur la ligne de front. Une partie importante de l’armée réussit à s’extraire de l’encerclement en empruntant un couloir étroit, mais le 6 juin, après le blocage de ce couloir par les Allemands, environ 20 000 soldats soviétiques restèrent coincés dans la poche. Pendant plusieurs semaines, leur alimentation quotidienne consista en 50 grammes de pain sec. À partir du 19 juin, ils commencèrent à souffrir de la faim. Et pourtant, le 22 juin, 6 000 soldats parvinrent à traverser le couloir, surnommé la « vallée de la mort », sous et malgré les tirs croisés ennemis.[131]

Selon le général-major A. A. Afanassiev, le 24 juin, les différents services de l’état-major de l’armée furent répartis entre les états-majors des brigades et des divisions afin d’essayer de rompre ensemble l’encerclement. Vlassov, avec le conseil militaire et le département spécial de 120 personnes, arriva au poste de commandement de la 46e division d’infanterie. En essayant de sortir de l’encerclement, le 25 juin à 2 heures du matin, ils se retrouvèrent sous des tirs d’artillerie et de mortier. En conséquence, 70 soldats armés de mitraillettes du département spécial allèrent à droite en direction d’une hauteur de 40,5 mètres. Vlassov et les autres allèrent à gauche. Incapables de percer, ils retournèrent au poste de commandement. Après une escarmouche avec des forces ennemies qui approchaient, ils se déplacèrent vers l’arrière, en direction des fermes d’Olkhovka, où ils traversèrent la rivière Kereste à partir de la rive ouest. Passant par Vditsko et Chtchelkovka, ils atteignirent presque Poddoubié vers le 10 juillet. Toutes les tentatives pour obtenir de la nourriture en cours de route se soldèrent par un échec. À 2 km à l’est de Poddoubié, ils décidèrent de se séparer en petits groupes. Afanassiev, avec 3 autres militaires, prit l’itinéraire qu’il avait prévu. Au sud du marais Veretinskiy Mokh, ils réussirent à trouver des partisans. Dans la nuit du 23 au 24 juillet, Afanassiev fut évacué par avion.[132]

De son côté, Vlassov avait avec lui Vinogradov, le chauffeur Poguibko, le soldat Kotov et la cuisinière Voronova. Le soir du 11 juillet, près du village de Yam-Tiossovo, Poguibko fut blessé dans une fusillade tandis que Vinogradov et Kotov étaient tués. Les Allemands confondirent le cadavre de Vinogradov avec Vlassov et signalèrent sa mort au service du renseignement militaire. Pendant ce temps, Vlassov et Voronova se rendirent dans une maison du village voisin de Tukhovegi pour se nourrir. Pendant qu’ils mangeaient, le chef du village qui habitait là, appela la police locale et enferma Vlassov et Voronova dans sa cabane de bain. Le 12 juillet, une patrouille allemande arriva à Yam-Tiossovo. Après avoir interrogé Poguibko, la patrouille se rendit à Tukhovegi pour interroger un homme et une femme enfermés dans la cabane de bain. L’homme qui en sortit présenta son livret d’identité au nom de Vlassov.[133] Une fois en captivité, Vlassov donna un témoignage détaillé sur la composition du front de Volkhov, les plans opérationnels et l’état de l’industrie soviétique.[134]

Tout d’abord, Vlassov fut placé dans un camp de prisonniers de guerre pour officiers haut gradés, à Vinnitsa, puis transféré dans un camp du département de propagande des forces armées allemandes à Berlin.[135]

Bien avant la capture de Vlassov, la Wehrmacht avait recruté des personnes d’origines ethniques diverses de l’URSS. Les services de l’Abwehr avaient ainsi préparé des groupes de reconnaissance destinés à être envoyé à l’arrière des troupes soviétiques avant même l’attaque contre l’URSS. Puis, dans les territoires occupés de l’URSS, des « unités auxiliaires de garde » furent créées à partir de résidents locaux et des prisonniers de guerre soviétiques libérés.[136] Par la suite, les Allemands les appelèrent « unités de l’Est ».

Grâce aux efforts de la propagande nazie, qui tentait de présenter Vlassov comme le chef du mouvement russe antistalinien, son nom devint largement connu. Bientôt, tous les prisonniers de guerre russes qui avaient rejoint la Wehrmacht furent appelés vlassovtsi (« les vlassovistes »), bien que Vlassov n’eut commandé aucune troupe au moins avant le début de 1945.[137]

En raison de la forte augmentation du nombre de désertions des unités de l’Est de la Wehrmacht pour rejoindre l’Armée rouge, le 10 octobre 1943, l’ordre fut donné de transférer ces unités en France, en Italie et dans les Balkans ce qui permit également de transférer les troupes de la Wehrmacht les plus aptes au combat, stationnées dans ces deux pays ou dans cette région, sur le front soviéto-allemand pour des opérations de combat.[138] À partir d’octobre 1943, les unités de l’Est suivantes furent transférées en France : les 602e, 633e, 634e, 635e, 636e et 643e bataillons de l’Est, les 281e et 285e divisions de cavalerie ukrainiennes, le 823e bataillon géorgien, I, II et III bataillons de l’Est d’entraînement à la 7e armée de la Wehrmacht ; les 809e et 813e bataillons arméniens à la 15e armée de la Wehrmacht et les 601e, 654e et 665e bataillons de l’Est, 807e bataillon azerbaïdjanais, 815e bataillon arménien, ainsi que le 702e régiment oriental spécial qui comprenait les 615e, 616e et 617e bataillons de l’Est et le 621e bataillon oriental d’artillerie à la 19e armée de la Wehrmacht.[139]

De plus, le 5e régiment de réserve de cosaques volontaires était basé à Langres (Haute-Marne).[140]

1.4. Srul-Borukh (Boris) Matline (« Gaston Laroche »)

Srul[141]-Borukh était le plus jeune enfant de Mariassia-Itzek, née Krevitzki en 1868, et d’un ouvrier non qualifié Schmerko (Schmerel) Matline, né en 1860. Srul est né le 31 mai 1902 dans la ville d’Alexandrie du gouvernement de Kherson de l’Empire russe.[142] Il avait quatre sœurs : Guitla, née le 10 décembre 1888, Sonia-Rivka, née en 1891, Broucha, née le 14 mai 1896, et Ratza, née le 17 février 1899. Son frère Abraham était né le 1er janvier 1898. Le 1er mars 1907, Guitla épousa le cordonnier Straub-Wolf Gorb, né à Alexandrie le 4 mars 1887. Le 1er mai 1909, leur fils Leib (Léon) naquit également à Alexandrie.[143]

Le début du XXe siècle fut très tourmenté. Le jour de Yom Kippour, en 1904 à Alexandrie, lors d’un pogrom, une foule déchaînée s’en prit violemment à des Juifs priant dans la synagogue. Une vingtaine d’entre eux devait décéder des suites de leurs blessures.[144] Fuyant les pogroms et l’oppression, les Matline quittèrent l’Empire russe. Straub-Wolf Gorb, Guitla et leur fils Léon s’installèrent en France en octobre 1909. À partir d’octobre 1912, ils habitèrent au 6, rue Charlot à Paris (3e).[145] Si Sonia-Rivka resta en Russie, le reste de la famille Matline déménagea à Paris et le 1er octobre 1913 s’installa dans la maison où vivait la famille de Gorb.[146]

[…]

Schmerko devint manœuvre dans un entrepôt d’un marchand juif, Abraham travaillait dans un atelier de casquettes dans le 4e arrondissement de Paris, et ses sœurs dans des ateliers de couture.[147] Srul-Borukh fut d’abord scolarisé à l’école communale de la rue des Quatre Fils dans le 3e arrondissement de Paris. En 1916, il entra dans une école professionnelle. Mais au bout d’un an seulement, il fut contraint de quitter l’école en raison de la maladie de son père. Pendant plusieurs mois, il travailla comme assistant serrurier dans un dépôt de tramway. Puis, de 1918 à 1920, il fut employé comme outilleur à l’usine Reilly[148].[149]

[…]

Schmerko décéda le 21 novembre 1920.[150]

En 1917, lors d’une grève des midinettes, Abraham adhérait au syndicat des casquettiers à la CGT, et en 1919 il était déjà l’un des organisateurs de la grève des casquettiers qui se termina six semaines plus tard par la signature d’une convention collective instaurant la semaine de travail de 48 heures. Dès lors, il fut membre du comité exécutif de son syndicat. Abraham participa au 18e congrès de la section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) à Tours du 25 au 30 décembre 1920 comme l’un des traducteurs de la délégation soviétique. Lors de ce congrès, la SFIO se divisa en deux tendances, les majoritaires créant la section française de l’Internationale communiste, rebaptisée plus tard Parti Communiste Français (PCF). À la suite du congrès, Abraham passa quelque temps à Moscou.[151]

Fin 1917, Srul-Borukh avait rejoint la section de la jeunesse de la SFIO. En 1918, il devenait membre de la SFIO. Après la scission, au début de 1921, il fut élu secrétaire du groupe de la jeunesse communiste (JC) du 3e arrondissement. Au JC, il était connu sous le nom de « Renoir ». Le 26 janvier 1921, il reçut un visa pour se rendre en Belgique. Avec l’accord du secrétaire national de la JC Maurice Laporte, Srul-Borukh se rendit à Berlin, d’où, avec l’aide de l’Internationale de la jeunesse communiste (IJC), il fut transféré en Russie.[152] Dans le questionnaire qu’il remplit en Russie, après avoir traversé la frontière estonienne le 22 avril 1921, son prénom était « Boris ».[153]

Après le IIe Congrès de l’IJC, à la demande de Maurice Laporte, alors à Moscou, Srul-Borukh fut détaché en France, où, à partir de septembre 1921, il reprit ses activités au sein de la JC.[154] Parallèlement, il travailla comme mécanicien dans la maison Amorès[155].[156]

La conduite et les opinions politiques de « Renoir » attirèrent l’attention de la police.[157] Après l’avoir identifié, la police lui demanda comment il était entré en France aux alentours d’octobre 1921. À quoi Srul-Borukh répondit qu’il avait perdu son passeport. Soupçonnant un franchissement illégal de la frontière, le ministère de l’Intérieur décida le 9 février 1922 de l’expulser de France, ce dont il fut avisé le 16 mars 1922. La date limite de départ était fixée initialement au 25 mars 1922. Le 29 mars 1922, il réussit à obtenir un délai supplémentaire de 8 jours. Le 30 mars 1922, la Ligue des droits de l’homme et du citoyen fit appel de la décision d’expulsion sans succès. Le 5 avril 1922 à 21h15, il dut partir en train pour l’Allemagne, direction Mayence.[158]

Srul-Borukh passa plusieurs mois à Berlin. Selon la police française, il habitait à Ebelingstraße 7, W.[159] Puis Vouyovitch[160] et Chatskine[161] le détachèrent à Moscou.[162] Du 30 décembre 1922 au 15 septembre 1923, il travailla à l’Internationale syndicale rouge (ISR) comme rédacteur de notes de synthèse sur les articles de la presse française.[163] Dans le questionnaire de recrutement à l’ISR, est indiqué, pour la première fois, son patronyme « Samoïlovitch ».[164] De l’ISR, il fut renvoyé à l’IJC, où il fit de l’agitation antimilitariste avec Vouyovitch dans la Ruhr. De retour à Moscou, du 1er avril 1924 au 1er août 1924, il fut secrétaire d’Andreu Nin qui était membre du bureau exécutif de l’ISR. Du 29 août 1924 au 23 octobre 1925, il fut responsable des archives du comité exécutif de l’IJC (CEIJC). Puis il devint le représentant du CEIJC en Espagne et au Portugal. De retour à Moscou en 1926, il fut nommé secrétaire de la commission antimilitariste du CEIJC.[165]

[…]

En septembre 1925, il épousa Catherine Levine à Berlin selon le rituel juif. Le 9 décembre 1926 et le 3 janvier 1930, leurs fils Léonide et Sammy naissaient à Moscou. Le 25 janvier 1936, leur fille Monique naissait à Paris.[166]

Dans le questionnaire de 1927, il écrivit qu’il était marié, que le CEIJC l’avait envoyé travailler comme chef du secrétariat de l’IJC des Balkans et que sa femme travaillait au bureau des laissez-passer du CEIC. Sur la première page de ce questionnaire, dans le coin supérieur droit, il y a une note : « [...] montre parfois de l’irascibilité dans les conversations et les lettres », datée du 21 juillet 1927.[167]

En 1927-1928, il partit à Vienne comme secrétaire du bureau balkanique de l’IJC, puis au Mexique comme secrétaire du bureau Amérique centrale de l’IJC et du Parti communiste.[168]

Dans une autobiographie non datée, il écrivait qu’après avoir quitté l’école, il avait travaillé comme mécanicien, dans un dépôt de tramway, dans un atelier de moteurs, chez Renault. De 1922 à 1929, il effectua plusieurs missions pour le compte de l’IJC. Au moment de la rédaction de son autobiographie, il se trouvait à l’IJC, où il ne se rendait qu’occasionnellement, car il travaillait principalement à l’étranger.[169]

En mars 1931, il était toujours sur la liste du personnel rémunéré en tant que travailleur politique de l’IJC.[170] Le 13 mai 1931, l’IJC lui versa une indemnité temporaire de 40% du taux de salaire.[171]

Le 16 juillet 1928, la mère de Srul-Borukh sollicita auprès du ministre de l’Intérieur le retrait de l’arrêté d’expulsion, mentionnant que le reste de ses enfants (à l’exception de Sonia, restée en URSS) avaient déjà obtenu la nationalité française. Le 9 novembre 1928, le 2e bureau de la direction de la sûreté générale du Ministère de l’Intérieur demanda l’avis du préfet de police sur le retour éventuel en France de Srul-Borukh Matline. Le 29 novembre 1928, le préfet répondit au ministre de l’Intérieur qu’étant donné que Srul-Borukh était un communiste très actif en 1921-1922 et qu’il était en correspondance avec son frère Abraham, secrétaire de la Ligue juive de l’enseignement, dont quelques membres étaient de tendance communiste, il ne saurait être encore question de rapporter l’arrêté d’expulsion pris contre Srul-Borukh Matline, mais que cet étranger pourrait être soumis au régime des sursis trimestriels renouvelables. Le 5 décembre 1928, le Ministère de l’Intérieur demanda au 1er bureau de la préfecture de police d’inviter la mère de Srul-Borukh à fournir l’adresse précise de son fils à Berlin. Le 10 janvier 1929, le préfet répondit au ministre de l’Intérieur que « [S]rul-Bor[u]ch Matline habite chez M. Müller à 39, Koch[h]an[n]straße, Berlin ». Le 16 janvier 1929, le ministre de l’Intérieur autorisa Srul-Borukh à résider en France pendant trois mois. Le 19 février 1929, Srul-Borukh, revenu en France, obtint un premier sursis de trois mois et en demanda le renouvellement à la préfecture tous les trois mois. Jusqu’au milieu des années 1930 environ, il travailla d’abord avec son beau-frère Jean Matvienko, qui vendait des vêtements au marché du Carreau du Temple, puis à l’imprimerie d’Isaac Gorb, frère de Straub-Wolf, dont les ateliers étaient installés 11, rue des Quatre Fils et les bureaux 6, rue Charlot.[172]

Le 30 avril 1930 et le 18 février 1931, Srul-Borukh demanda au ministre de l’Intérieur le retrait de l’arrêté d’expulsion afin de pouvoir faire venir en France sa femme et ses deux enfants se trouvant en Allemagne. Le 11 mai 1931, l’arrêté d’expulsion fut rapporté.[173]

Il n’avait pas été facile pour l’épouse de Srul-Borukh d’obtenir des documents de voyage comme l’atteste l’extrait du procès-verbal n° 66 de la réunion de la commission permanente du CEIC du 20 avril 1930. Cet extrait précise que l’appareil de l’IC ne put pas l’aider à régler ses problèmes de passeport.[174] D’une manière ou d’une autre, elle réussit à sortir de l’URSS avec deux enfants. On peut supposer qu’au 30 avril 1930, elle avait déjà atteint Berlin. Apparemment, peu de temps après le report de l’arrêté d’expulsion de Srul-Borukh, elle put venir avec les enfants à Paris. Le 19 juillet 1932, Srul-Borukh Matline et Catherine Levine se mariaient à Paris.[175]

À partir du 10 mars 1936, Srul-Borukh Matline et Isaac Gorb exploitèrent ensemble l’imprimerie polyglotte au 7, rue Charlot, inscrite au registre du Commerce du département de la Seine sous le n° « 255605 B » et sous la raison sociale « Société Gorb ».[176]

[…]

Le 2 février 1933, Srul-Borukh fit une demande de naturalisation, qui fut ajournée le 27 février 1933. En septembre 1936, il fit à nouveau la même demande. Le 23 avril 1937, elle fut encore ajournée parce que l’attachement à la France de l’intéressé n’était pas suffisamment démontré. Début avril 1938, Srul-Borukh s’adressa à André Mercier, élu parisien à la Chambre des députés, pour l’aider à se faire naturaliser. Celui-ci s’adressa à son tour au ministre de l’Intérieur. Le 20 octobre 1938, ce dernier demanda le dossier de Srul-Borukh Matline à son collègue de la Justice ainsi que des renseignements au Préfet de Police sur la conduite et la moralité de Matline, sur son attitude en France et son degré de loyalisme à l’égard des institutions françaises. En retour, le préfet conseilla de maintenir l’ajournement, et le 8 décembre 1939, l’Intérieur transmit cet avis à la Justice.[177]

Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, comme tous les apatrides et réfugiés politiques, Srul-Borukh subit un examen médical. Il fut déclaré apte au service militaire, mais ne fut pas appelé.[178]

En 1923, son frère Abraham devint membre du bureau du syndicat des casquettiers de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU). Le 6 décembre 1924, il participa au congrès où la fusion des fédérations des industries du textile et de l’habillement fut décidée et il fut élu à la commission exécutive de la nouvelle Fédération du Vêtement et de la Chapellerie (FVC). Il devint permanent syndical et élu en 1926 à la tête de son syndicat qui comptait plus de 2 000 membres et participa à tous les congrès de la FVC. Il contribua de manière significative à l’unification de la CGT et de la CGTU en 1936 et devint secrétaire adjoint de la FVC. Il dirigea les grèves de 1936 dans l’industrie de la chapellerie. Après la signature du pacte germano-soviétique, il fut exclu de la FVC.[179]

Le 9 novembre 1940, par arrêté du préfet du département de la Seine, il fut arrêté pour propagande communiste et incarcéré à la prison centrale de l’ancienne abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire). Le 20 janvier 1941, il fut transféré à la prison centrale de Clairvaux (Aube). Le 18 juillet 1941, il fut informé par un magistrat d’un projet de décret en vue de le déchoir de la nationalité française[180] accordée le 24 octobre 1925.

Quelque temps après, Abraham fut transféré au camp de Gaillon (Eure), puis le 4 mai 1942, au camp de Voves (Eure-et-Loir).[181] Le 20 mai 1942, il fut remis aux autorités allemandes pour être détenu au camp de Compiègne.[182] Le 17 juillet 1942, il fut libéré.[183] Après la guerre, il retourna à ses activités syndicales.[184]

Après la signature de l’armistice déshonorant le 22 juin 1940 à Compiègne, les autorités allemandes d’occupation commencèrent immédiatement à mettre en œuvre leur plan d’extermination des Juifs.

Le 27 septembre 1940, l’une de leurs premières mesures fut d’ordonner que tous les Juifs de la zone occupée de France s’enregistrent du 3 au 20 octobre 1940 auprès de la police locale. À partir de ces listes, les 16 et 17 juillet 1942, plus de 13 000 Juifs, n’ayant pas la nationalité française, furent arrêtés par des policiers et des gendarmes français à Paris et sa banlieue.[185] Parmi eux se trouvait Isaac Gorb, dont la demande de naturalisation avait été rejetée le 27 décembre 1930.[186] Il se retrouva au camp de concentration de Drancy. Il en partit pour Auschwitz le 19 juillet par le convoi 7, train DA 901-2, où il décéda le 17 septembre 1942.[187]

En juin 1940, Srul-Borukh participa à la réorganisation de la section clandestine du PCF du 3e arrondissement de Paris. Il était membre du bureau de la section. En 1941, Arthur Dallidet, responsable national des cadres du PCF, l’appela pour travailler au Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (FNL) de la région parisienne sous le pseudonyme de « Gaston Laroche ». Dans la première quinzaine de juillet 1942, la police, à la recherche de Srul-Borukh et de sa femme, visita leur domicile du 4, rue de Saintonge dans le 3e arrondissement de Paris, mais n’y trouva personne. Peu de temps auparavant, Srul-Borukh avait installé sa famille dans la région de Rambouillet (Seine-et-Oise). De juillet à fin août 1942, il n’eut aucun lien avec son organisation clandestine. Jean Chaumeil mit alors Srul-Borukh à la disposition de la MOI.[188]

 En juin 1943, au plus tard, il devint le responsable pour le travail parmi les prisonniers de guerre soviétiques.[189] Ayant reçu l’autorité nécessaire du Comité central du PCF, avec l’aide de la direction de la MOI, il commença à établir des contacts avec les camps de prisonniers de guerre soviétiques afin d’y créer des comités de camp, de distribuer des tracts et organisa les évasions des futurs maquisards. Il y a des raisons de croire que, dans un premier temps, Srul-Borukh Matline fut assisté par la section arménienne de la MOI.[190] Puis il attira vers ce travail Gueorguiy Chibanov. Au plus tard en juillet 1943, Boris Matline fut chargé de créer et de diriger la section russophone de la MOI.[191] En janvier 1944, il devint responsable national du travail parmi les prisonniers de guerre soviétiques et les armées allogènes, de la formation et de la direction des groupes armés.[192]

Le 26 février 1944, à 2 heures du matin, à l’hôpital Rothschild au 15, rue Santerre dans le 12e arrondissement de Paris, la mère de Srul-Borukh Matline décédait. Elle avait environ 75 ans.[193]

Le 27 mars 1947, Srul Matline, sa femme Catherine et leurs trois enfants Léonide, Sammy et Monique obtinrent la nationalité française.[194] Le 31 mai 1947, Boris Srul-Borukh Matline fut nommé chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur avec le grade de capitaine et l’attribution de la Croix de guerre avec palme.[195]

1.5. Union des patriotes russes

Pavel Pelekhine ne resta en Allemagne que six mois, après quoi il retourna en France. À partir du 10 novembre 1941, il travailla pour l’occupant au sein de l’organisation Todt à Lorient (Morbihan)[196]. Le 11 mai 1942, il fut muté à Transportstoffel du groupe Todt à Brest, où il travailla jusqu’au 27 septembre 1943.[197]

Après avoir honoré leur contrat d’un an, Dmitriy Smiriaguine et Nikolay Roller rentrèrent en France. Smiriaguine termina à l’usine le vendredi 20 mars 1942 et Roller le vendredi 24 avril de la même année.[198]

Boris Jouravlov revint en France, probablement à l’automne 1942, et fut engagé pour construire des structures défensives sur la côte atlantique.[199] Selon Nikolay Roller, c’était alors le seul moyen pour ceux qui ne disposaient pas de documents fiables et qui ne voulaient pas retourner en Allemagne.[200]

Diran Vosguiritchian séjourna à Hambourg un peu plus d’un an et revint à Paris entre mai et octobre 1942. En octobre, il établit des contacts avec l’organisation clandestine. Du 19 octobre 1942 au 21 octobre 1943, il habita au 10, rue Lamartine, où se trouvait l’hôtel Cronstadt.[201] Au printemps 1943, Srul-Borukh Matline le recruta pour travailler parmi les prisonniers de guerre soviétiques. En mai de la même année, Gueorguiy Chibanov rejoignit à son tour cette organisation.[202]

En juillet, Gueorguiy Klimenuk rentra à Paris. À son retour, sa femme lui annonça que Diran Vosguiritchian le cherchait. Quelques jours plus tard, après l’avoir rencontré, il apprit que Gueorguiy Chibanov rassemblait un groupe et qu’il devait se rendre dans un grand café de la place des Ternes pour lui parler. En accord avec Chibanov, Klimenuk écrivit une lettre à Mikhaïl Drobiazguine à Berlin, qui contenait une phrase codée, demandant à certains de ses amis de venir à Paris. Après un certain temps, Vassiliy Leibenko, Nikolay Mironov et Iossif Mikhnevitch arrivèrent de Berlin.[203]

Vers la mi-août, Alexey Kotchetkov vint à Paris à ses risques et périls, principalement pour voir Ludmila Charkova. Après s’être enregistré dans un hôtel, il se rendit chez Gueorguiy Klimenuk, qui pouvait l’aider à la retrouver. Là, il trouva Diran, qui lui organisa une rencontre avec Gueorguiy Chibanov. Lors de leur rendez-vous, Chibanov lui demanda s’il était membre du Parti communiste à Berlin, s’il payait ses cotisations et quelles tâches il avait accomplies pour le Parti. Il n’avait visiblement aucune idée des réalités de la vie dans la capitale du Reich nazi. Kotchetkov lui parla brièvement de ses activités clandestines. Chibanov, qui croyait que la Résistance ne pouvait exister qu’en France, prit ses propos pour un non-sens total. Cette conversation leur laissa à tous deux une impression désagréable. Néanmoins, Chibanov suggéra à Kotchetkov de passer dans l’illégalité. Après avoir obtenu son consentement, il dit à Kotchetkov de venir le soir même chez les Bronsted, où se trouverait Vera Timofeyeva, qui l’emmènerait à la première planque, où il était censé rester jusqu’à ce qu’on lui remette de faux documents.[204]

Fin septembre ou début octobre, Matline informa Chibanov de sa nomination au poste de responsable aux cadres de la section russophone de la MOI, sur décision de la commission centrale de la MOI. Il lui dit aussi qu’il fallait organiser une réunion des patriotes russes et formaliser la création de l’organisation avec un procès-verbal.[205]

Le 3 octobre 1943, Pavel Pelekhine, Dmitriy Smiriaguine, Nikolay Roller, Gueorguiy Klimenuk, Iossif Mikhnevitch, Alexey Kotchetkov, Nikolay Mironov et Félix Safronov se réunirent à l’appartement de Gueorguiy Chibanov à Clichy. Ils décidèrent de fonder un groupe clandestin et de l’appeler l’Union des patriotes russes (UPR).[206]

À l’issue de cette réunion, Gueorguiy Chibanov déménagea pour vivre dans une planque. Il emmena Alexey Kotchetkov, auquel il fournit de faux papiers au nom de Rudolf Vilks[207], et Iossif Mikhnevitch tous deux volontaires pour rejoindre les maquisards, dans deux autres planques. Ils devaient être conduits dans l’un des détachements FTP-MOI de la région parisienne, mais après quelques semaines, Gueorguiy Chibanov apprit que cela ne se produirait pas.[208] Vraisemblablement, en raison du resserrement croissant de la surveillance policière, la direction des FTP-MOI de la région parisienne décida alors de ne plus accepter de nouveaux membres.[209]

Sur décision de « Gaston Laroche », fin octobre, Gueorguiy Chibanov se rendit avec Alexey Kotchetkov à Lille, lui donna ses contacts clandestins et le présenta comme instructeur du Comité central du PCF envoyé pour organiser la résistance dans les camps de civils et de prisonniers de guerre soviétiques dans le nord de la France. Ivan Ivanovitch Troïan (« Jean ») avait les mêmes fonctions pour l’est de la France[210] ainsi que Nikolay Smaritchevskiy (« Nik »)[211] pour la région parisienne.[212]

L’UPR publiait grâce à un duplicateur Ronéo un journal clandestin Russkij patriotLe Patriote russe »).[213]

Au fil du temps, le nombre de membres de l’UPR augmenta.

Les activités de la section russophone de la MOI, qui était subordonnée à la direction parisienne de la MOI, était limitée à la zone nord. La direction de la MOI en zone sud était située à Lyon, à laquelle étaient subordonnées les organisations communistes d’émigrés qui s’y trouvaient.[214]

1.6. CCPS et FTP (PGS)

Ayant reçu de « Gaston Laroche » (Matline) la mission d’informer le Comité central du PCF de la situation politique dans les camps de citoyens soviétiques du nord de la France et d’établir un travail politique parmi eux, Alexey Kotchetkov rencontra « Gaby » (Boris Milev), qui le familiarisa avec la situation dans le nord de la France. « Gaby » le présenta aux responsables du travail politique parmi les Italiens et les Polonais et au responsable interrégional français. Les Italiens n’avaient aucune liaison avec les camps de travailleurs soviétiques. Le responsable polonais, Wladek, organisa une rencontre entre Alexey Kotchetkov et le lieutenant Vassiliy Porik, kapo en chef du camp de Beaumont-en-Artois. Le 7 novembre 1943, Alexey Kotchetkov tint une réunion avec le comité du parti de ce camp. Les Polonais avaient également des liaisons avec d’autres camps. Avec l’aide des communistes français, Alexey Kotchetkov réussit à transmettre des petites notes à quatre camps de prisonniers de guerre soviétiques. Par eux, il entendit parler du commissaire politique Mark Slobodinskiy. Celui-ci avait rédigé un appel qui avait été distribué dans des camps de la région. Il avait aussi effectué un travail politique important dans les camps civils. De retour à Paris, Alexey Kotchetkov proposa à Matline de créer, sur la base du comité du parti du camp de Beaumont-en-Artois, une direction régionale des camps de travailleurs soviétiques, de civils et de prisonniers de guerre. Il lui proposa également d’utiliser Mark Slobodinskiy[215] au sein d’une direction centrale.[216]

Srul-Borukh Matline décida d’étendre cette expérience à toute l’ancienne zone occupée, créant en décembre 1943 le Comité central des prisonniers soviétiques (CCPS), qui comprenait le lieutenant-chef Mark Slobodinskiy (« Pavel »), emmené du Pas-de-Calais par Alexey Kotchetkov, le capitaine Ivan Skripaï (« Nikolay »), emmené de Dijon par Ivan Troïan, et le lieutenant-chef Vassiliy Taskine (« Vassiliy »). Gueorguiy Chibanov leur fournit de faux documents et une planque. Leurs candidatures furent approuvées en décembre 1943 par la commission centrale des cadres de la MOI. Mark Slobodinskiy fut nommé secrétaire du CCPS.[217]

Le numéro du Nouvel An du journal Sovetskij patriotLe Patriote soviétique ») fut imprimé dans une imprimerie clandestine,[218] à laquelle Srul-Borukh Matline avait évidemment accès.

[…]

Le CCPS était principalement impliqué dans l’organisation de la résistance dans les camps de prisonniers de guerre et civils soviétiques, ainsi que dans la sélection des prisonniers de guerre soviétiques pour leur transfert aux maquis.[219] Les 15 et 18 avril 1944, deux maquis furent formés avec des PGS. Le même mois, « Nik » (Nikolay Smaritchevskiy) fut ajouté au CCPS. Il organisa l’évasion des prisonniers de guerre soviétiques des batteries anti-aériennes allemandes à Paris.[220] Il ne resta pas longtemps au CCPS, car sa candidature ne fut pas approuvée par la commission centrale des cadres de la MOI.[221] Au plus tard le 22 avril, il fut nommé chef des maquis soviétiques.[222] Cette date peut être considérée comme la date de création des FTP (PGS).[223] Le 26 mai, il reçut l’ordre de faire prêter serment[224] à tous les maquisards soviétiques répertoriés, avant le 15 juin, d’établir la discipline et une bonne organisation dans tous les maquis et de tenir à jour un inventaire détaillé des actions de tous les maquis.[225] Il rendait compte au CC PCF par l’intermédiaire de « Gaston » (Srul-Borukh Matline).[226]

Le 18 mars, Piotr Lissitsine quitta Paris pour le nord de la France pour remplacer Alexey Kotchetkov, affecté au travail de désagrégation des vlassovistes.[227]

L’attitude du CCPS à l’égard des évasions des camps n’était pas constante. En mars, Mark Slobodinskiy exigea que des mesures fermes soient prises pour envoyer en masse les prisonniers soviétiques dans les maquis.[228] Il n’est donc pas surprenant que la première page du numéro d’avril du journal Sovetskij patriot contienne un appel aux prisonniers soviétiques à s’échapper des camps et à rejoindre les maquisards.[229] Ayant reçu ce journal le 25 mai, Ivan Troïan n’en distribua pas la première page dans les camps, expliquant que l’appel qui y était imprimé, avait perdu de sa pertinence, puisque la tâche de parvenir à la libération collective avait été récemment fixée. Le numéro de juillet du journal Sovetskij patriot réitéra cet appel à l’évasion.[230]

En mai, le CCPS décidait de créer des comités intercamps dans les principales zones de concentration de prisonniers soviétiques et de nommer à leur tête des membres du CCPS. Dans ce contexte, Vassiliy Taskine fut envoyé à Nancy avant le 20 mai.[231] Après l’évacuation massif des camps de prisonniers de guerre et de civils soviétiques du nord de la France vers l’Allemagne, vers le 26 mai, il était devenu inutile de créer un comité intercamps dans cette région.[232]

Lorsque Vassiliy Taskine arriva à Nancy, Ivan Troïan y travaillait déjà depuis plus de six mois. Durant cette période, il avait acquis de l’expérience dans le travail clandestin. Connaissant le russe, le français et l’allemand, il s’y sentait comme un poisson dans l’eau. Contrairement au nord de la France, où Alexey Kotchetkov exécutait les tâches fixées par Mark Slobodinskiy, dans l’est de la France, Ivan Troïan agissait de manière indépendante et donnait des ordres au membre du CCPS Vassiliy Taskine, qui ne connaissait pas le français et était donc incapable de se déplacer de manière autonome dans la région. Ivan Troïan rédigea son dernier rapport le 6 juin. Il voyageait en train vers Vesoul lorsqu’il apprit le débarquement allié en France et décidait alors de rentrer immédiatement à Nancy.[233] Peu de temps après, il fut tué par les nazis lors d’une tentative d’arrestation.[234]

Le 25 juin, il fut décidé de créer un état-major pour la direction militaire et politique des maquisards soviétiques dans le nord de la France. « Pavel » (Mark Slobodinskiy) fut nommé à sa tête.[235]

Le 11 juillet 1944, lors d’une réunion du CCPS, fut prise la décision d’envoyer Mark Slobodinskiy dans le nord de la France, Vassiliy Taskine dans l’est et Ivan Skripaï en Côte d’Or, où ils devaient créer des états-majors militaires et politiques pour diriger les maquis soviétiques. « Nik » (Smaritchevskiy) fut chargé de prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer les prisonniers soviétiques des camps allemands de la région de Nancy.[236]

Depuis fin mai, Piotr Lissitsine recherchait les prisonniers de guerre soviétiques évadés lors du transfert massif de prisonniers de guerre et de civils soviétiques vers l’Allemagne.[237] Mark Slobodinskiy ne pouvait pas leur fournir de logement et de la nourriture. Son attitude intransigeante et arrogante envers les dirigeants de la MOI, qui disposaient pourtant de ressources importantes à cet égard, conduisit la plupart des PGS et civils, faute d’aide, à devoir se faire embaucher dans des chantiers de construction des défenses allemandes.[238]

Le 27 juillet, un membre de la direction de la MOI de la zone nord « Jouvet » (Ghers Morgenstein[239]) écrivit la lettre suivante :

« Chers amis,

À la suite de notre discussion sur la forme que doit prendre l’organisation des P.G.S., je pourrais vous donner quelques précisions, mais avant tout je voudrais vous fournir quelques explications. À l’heure actuelle, dans la situation donnée, on ne peut admettre qu’une seule armée sur le territoire de la France, c’est l’armée française. Tous nos amis, aussi bien les P.G.S. que les Italiens, les Tchèques, etc., ne peuvent servir notre cause qu’en faisant partie intégrante de cette armée. N’oublions pas, chers camarades, qu’il y a encore un an, en Union Soviétique, même, il n’y avait qu’un seule armée, l’Armée Rouge, et les citoyens, qu’ils aient été Géorgiens, Arméniens, Ukrainiens, Biélorusses ou autres, n’étaient que les soldats d’une seule armée, l’Armée Rouge. Il a fallu 26 ans de régime soviétique et 3 ans de guerre patriotique, pour arriver à la possibilité de former des armées nationales.

En France, nous n’en sommes pas encore là ; dans ces conditions, le devoir qui vous incombe, est :

1) chacun de vous doit organiser les P.G.S. en détachements formés, mettre à leur tête les cadres politiques et militaires que vous trouvez nécessaires, et ainsi formés, les passer par l’intermédiaire de l’Inter M.O.I. avec lequel vous devez être en étroite liaison, aux F.T.P. Ces tâches remplies, vous continuez à former de nouveaux détachements.

2) faire un grand effort pour l’évasion de ceux des P.G.S. qui se trouvent encore dans les camps, aussi bien civils que militaires, l’évasion accomplie, les organiser d’après les indications ci-dessus[.]

3) développer une propagande d’éclaircissement et de renseignement parmi les P.G.S. Les renseigner sur ce qui se passe dans leur pays natal, sur ce qui passe en France. Indiquez-leur leurs tâches, et mobilisez-les pour l’accomplissement de leur devoir patriotique, qui est d’anéantir la bête hitlérienne.

Nous nous permettons de tous rappeler (sic) qu’à l’heure actuelle, le temps presse. Chaque jour, chaque heure qui passe sans action, est un crime envers votre Patrie, envers l’Armée Rouge et envers toute l’humanité qui entend finir au plus tôt la guerre.

Voilà donc ce que nous vous demandons. En soldats dignes de l’héroïque Armée Rouge, en fils dévoués à notre glorieux Parti Bolchevik, nous sommes certains que vous ne tarderez pas une minute dans l’accomplissement de votre devoir.

Fraternellement,

Le 20-7-44 [Jouvet] »[240]

Le 2 août, Srul-Borukh Matline envoya sa traduction à Mark Slobodinskiy afin qu’il sache comment le travail des états-majors des prisonniers de guerre devait être organisé et quel type de relation il devait entretenir avec les responsables militaires de la Résistance.[241] Après l’avoir reçue, Slobodinskiy fit des concessions, mais il était trop tard. Le responsable du FTP-MOI du nord de la France « Gilbert » (Samuel Weissberg[242]) et la responsable politique interrégional de la MOI « Thérèse » (Eugenia Łozińska[243]) l’ignorèrent complètement à l’époque. Le 25 août, « Thérèse », prétextant que le CC du PCF avait dissous le CCPS, informa Piotr Lissitsine que la direction de la MOI ne reconnaissait plus Mark Slobodinskiy comme le chef des maquisards soviétiques.[244]

Le 3 décembre 1944, dans le bataillon autonome de maquisards soviétiques, commandé par Mark Slobodinskiy, il y avait 214 personnes[245] et dans l’est de la France, Nikolay Smaritchevskiy avec Vassiliy Taskine commandait quatorze maquis soviétiques : Stalingrad, Gelezniak, Za Rodinou (« Pour la Patrie »), Kotovskiy, Katerina, Svoboda (« Liberté »), Za Svobodou (« Pour la liberté »), Donbass, Stalinskaya ssila (« La force de Staline »), Rodina (« La Patrie »), Kovpak, Tchapaïevtsi, Tchapaïevskiy (« de Tchapaïev ») et Commune de Paris, ainsi que deux groupes : Dédé et Bassin-Briey[246].[247] Le détachement Sébastopol, qui comprenait quinze maquisards, opérait également dans l’est, et le détachement Léningrad dans les Ardennes.[248] Par ailleurs, le détachement international Maxime Gorkiy opérait en Côte d’Or sous le commandement d’Ivan Skripaï, et comprenait au moins vingt-quatre maquisards soviétiques.[249]

[…]

1.7. Secteur TV

En raison de l’arrivée en France des bataillons de l’Est, Srul-Borukh Matline (« Gaston Laroche ») créa, début 1944, le secteur TV pour mener la propagande antifasciste parmi les vlassovistes et les légionnaires.[250] Ce secteur publia et distribua le tract-journal Le chemin vers la patrie et des tracts qui appelaient les vlassovistes et les légionnaires à rejoindre les maquisards avec leurs armes.[251]

[…]

Dans le département du Nord, à quelques kilomètres à l’ouest de la mine de La Grange, dans la forêt de Raismes se trouvait un entrepôt militaire gardé par une compagnie de vlassovistes. 50 d’entre eux étaient prêts à tout moment à faire sauter l’entrepôt et à se rendre les armes à la main chez les maquisards. En 10 mois, ils retirèrent de l’entrepôt 200 kg de dynamite, 5 000 cartouches, 250 grenades, 200 m de mèches, 2 000 capsules, 2 000 amorces, 5 carabines et 1 mitrailleuse, qui furent remis au maquis du capitaine Anthoni Chrost[252]. Alexey Lissoviets, devenu, le 25 juin 1944, membre d’état-major des maquisards soviétiques dans le nord de la France, élabora un plan pour leur évasion avec « Gilbert » (Samuel Weissberg). De manière inattendue, la compagnie reçut l’ordre de déménager dans les environs d’Amiens. Le 18 juillet 1944, de leur propre initiative, douze soldats s’échappèrent les armes à la main. Ils rejoignirent le détachement de Chrost.[253] Ayant appris ce qui s’était passé, « Gaston » (Srul-Borukh Matline) écrivit à « Pavel » (Mark Slobodinskiy) :

« Je ne comprends pas l’accusation […] contre G[i]lbert d’avoir échoué dans le plan d’évasion des vlassovistes. Où étaient nos représentants (Alexey et Jozef) [?] S’ils pouvaient en emmener 12, alors ils auraient pu prendre le reste. Il n’a pas besoin de blâmer les autres pour votre faiblesse. »[254]


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[1] Il y avait des camps séparés pour les civils et pour les prisonniers de guerre soviétiques. Le CCPS organisa la résistance dans les deux types de camps.

 

[2] Ce livre utilise la version 1995 d’ISO 9 pour translittérer des caractères cyrilliques en caractères latins. Voir l’article « ISO 9 » sur Wikipédia.

 

[3] Utilisé dans les tableaux pour indiquer les cas où une ligne particulière ne peut pas contenir une valeur qui correspond à l’en-tête de cette colonne. Par exemple, dans un tableau contenant des informations sur deux voies ferrées, dans le cas d’une route à voie unique, l’une des cellules doit contenir « n/a ».

 

[4] Pendant la période de l’occupation allemande, ceux qui se sont battus contre les occupants pour la libération de la France (les résistants) se nommaient patriotes.

 

[5] Holban (Boris), Testament : Après quarante-cinq ans de silence, le chef militaire des FTP-MOI de Paris parle, Calmann-Lévy, Paris, 1989, pp. 85-91.

 

[6] Holban B., op. cit., pp. 80 et 181 ; Courtois S. et al., op. cit., pp. 409 et 410.

 

[7] Milev-Ogin (Boris), Stranici [Pages], Partizdat [Édition du Parti], Sofia, 1982, pp. 399 et 400. Holban B., op. cit., pp. 98, 161 et 284. Biographie de Boris Matline dans une lettre au CC du PCUS du 5 novembre 1965, Archives du PCF.

 

[8] Ce nom est dû au fait que les hitlériens appelaient les anciens prisonniers de guerre soviétiques servant dans la Wehrmacht « auxiliaires volontaires ».

 

[9] The German campaign in Russia : Planning and operations (1940-1942), Department of the Army, Washington, DC, March 1955, No. 20-261a, pp. 44 et 45.

 

[10] Ibid., pp. 49 et 79.

 

[11] Ibid., p. 88.

 

[12] Fritz (Stephen G.), Ostkrieg : Hitler’s War of Extermination in the East, The University Press of Kentucky, Lexington, 2011, pp. 166-168. Cf. aussi l’article « Eduard Wagner » sur Wikipédia.

 

[13] Prestupnye celi — prestupnye sredstva : dokumenty ob okkupacionnoj politike fašistskoj Germanii na territorii SSSR, 1941-1944 gg. [Buts criminels — moyens criminels : documents sur la politique d’occupation de l’Allemagne fasciste sur le territoire de l’URSS, 1941-1944], Političeskaâ literatura [Littérature politique], Moscou, 1968, pp. 173 et 174.

 

[14] Fritz S., op. cit., p. 166.

 

[15] Rapport de Valerian Dmitriyevitch Klokov, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 60.

 

[16] Stalags — camps allemands de prisonniers de guerre.

 

[17] Fëdorov [Fiodorov] A. A., Moâ vojna [Ma guerre], AST, Moscou, 2016, pp. 3-6, 9-13, 15-19, 21-24, 26-27, 29, 32, 33, 38, 39, 46, 48, 56-58, 60, 61, 68, 72, 75, 81, 82, 84, 90, 93-95, 98, 101, 110, 118, 127, 148, 162, 165, 171-218, 294. Fiche d’Alexey Alexandrovitch Fiodorov dans le fichier d’enregistrement et d’état de service des officiers, OBDM, documents n° 70012588057 et 70012588058.

 

[18] Autobiographie d’Ivan Nikolayevitch Skripaï, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 215 et 216. Fiche d’enregistrement d’Ivan Nikolayevitch Skripaï rempli dans le 102e régiment d’infanterie de réserve, OBDM, document n° 85691866.

 

[19] Sovetskie lûdi v râdah partizan [Gens soviétiques dans les rangs des maquisards], Protiv obŝego vraga : Sovetskie lûdi vo francuzskom dviženii Soprotivleniâ [Contre l’ennemi commun : Les gens soviétiques dans la Résistance française], Nauka, Moscou, 1972, p. 374.

 

[20] Fiche de Mark Yakovlevitch Slobodinskiy dans le fichier d’enregistrement et d’état de service des officiers, OBDM, document n° 70008139039. Renseignements provenant de documents précisant les pertes, OBDM, document n° 84277316.

 

[21] Adoniev V. D., Partizany iz lagerâ Bomon [Maquisards du camp de Beaumont], Contre l’ennemi commun ..., Nauka, Moscou, 1972, pp. 227 et 228. Rapport de M. Slobodinskiy du 3 décembre 1944 : Travail de combat des maquisards soviétiques dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 123 (p. 1).

 

[22] Taskin [Taskine] V. K., S soznaniem ispolnennogo dolga [Avec un sentiment d’accomplissement], Contre l’ennemi commun …, Nauka, Moscou, 1972, pp. 192-197. Fiche d’enregistrement de Vassiliy Konstantinovitch Taskine, OBDM, document n° 70009091608. Chibanov G. V., Krasnoe znamâ na ulice Grenelʹ [Drapeau rouge dans la rue de Grenelle], O čem ne govorilosʹ v svodkah : Vospominaniâ učastnikov dviženiâ Soprotivleniâ [De quoi n’a pas été dit dans les bulletins : Les mémoires des résistants], Gosudarstvennoe izdatelʹstvo političeskoj literatury, Moscou, 1962, p. 443.

 

[23] Fiche individuelle de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1938, RGASPI, f. 545, op. 2, d. 293, l. 20. Biographies de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1945 et sans date, APPP, 77 W 2427-446919. Šibanov [Chibanov] G. V., Èto bylo vo Francii [Cela s’est passé en France], T&V Media, 2019 (https://gsru.t-n-v.com/произведения/1966).

 

[24] Mémoires de Nikolay Roller, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 5, l. 27 et 28 (pp. 1 et 2).

 

[25] Mikhaïl Andreyevitch Perikotti est né à (stanitsa) Krilovskaïa (de l’oblast du Kouban) de l’Empire russe le 16 avril 1901. Le 29 août 1925, il épousa Berthe Louise Kropp, ouvrière d’usine, née à Colmar (Haut-Rhin) le 24 mars 1901. L’acte de mariage indique qu’ils résidaient alors au 43, boulevard de Lorraine, Clichy. Cf. l’acte n° 419 de mariage de Michel Perikott[i] et Berthe Louise Kropp du 29 août 1925, AD92, 1E NUM CLI M1925, vue 103.

 

[26] Ce nom est apparu dans des annuaires en 1932. Cf. Paris-adresses : annuaire général de l’industrie et du commerce, Paris, 1932, tome I, p. 1218.

 

[27] Biographies de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1945 et sans date, op. cit. Chibanov G., Cela s’est passé en France, op. cit. Questionnaire de Gueorguiy Chibanov du 5 décembre 1938, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1542, l. 7ob (p. 4). Mémoires de Nikolay Roller, op. cit., l. 34, 35 et 37-40 (pp. 8, 9, 11-14).

 

[28] Il est né à Petrograd en 1901.

 

[29] Fiodor Fiodorovitch Lidlé est né à Kharkov le 16 juillet 1898. Il servit dans la Marine. Le 24 février 1927, il épousa Valentina Nikolayevna Roller. En 1931, ils habitaient au 132, rue d’Argenteuil, La Frette-sur-Seine (Seine-et-Oise). Le 25 avril 1931, leur fille Tatiana naissait. En 1936, ils vivaient au numéro 124 de la même rue. Cf. Acte n° 78 de mariage de Théodore Lidlé et Valentine Roller du 24 février 1927, AD92, 1E NUM CLI M1927, vue 19. Dénombrement des habitants de La Frette-sur-Seine de 1931, AD95, 9 M 559, 1931, vue 2. Dénombrement des habitants de La Frette-sur-Seine de 1936, AD95, 9 M 559, 1936, vue 2. Table décennale des naissances de Paris 14e (1923-1932), AP, V11E 441, feuillet 131. Renseignements sur Théodore Lidlé provenant de la 15e brigade [internationale], RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1548, l. 36.

 

[30] Il est né à Koursk en 1904.

 

[31] Nestor Klementovitch Petroutchouk est né le 26 juin 1901 à Siedlce, à environ 90 km à l’est de Varsovie. Le 16 juillet 1927, il épousa Mathée Mazzoni, couturière, née à Lento (Corse) le 20 septembre 1903. Cf. l’acte n° 331 de mariage de Nestor Petroutchou[k] et Mathée Mazzoni du 16 juillet 1927, AD92, 1E NUM CLI M1927, vue 73.

 

[32] Il est né à Briansk en 1900.

 

[33] Il est né à Nikolaïev en 1901.

 

[34] Dmitriy Grigorievitch Smiriaguine est né à Poltava le 30 avril 1902. Le 2 mars 1929, il a épousé Olga Vassilievna Iatskevitch, étudiante, née à Odessa le 24 septembre 1908. Cf. l’acte n° 87 de mariage de Dimitri Smiriaguine et Olga Iatskevitch du 2 mars 1929, AD92, 1E NUM CLI M1929, vue 19 ; la liste des arrêtés portant expulsion et assignation de résidence du 11 octobre 1939, AN, 19940474.321, dossier 30536.

 

[35] Nikolay Nikolayevitch Roller est né à Novotcherkassk (de l’oblast de l’armée du Don) de l’Empire russe le 28 décembre 1901. Le 31 juillet 1937 à Argenteuil (Val-d’Oise) il épousa Valentina Konine. En 1931, il habitait au 9, rue de la Glacière, Argenteuil avec sa femme, sa mère et ses frères Gueorguiy né en 1894 et Frédéric né en 1908. Cf. Certificat d’aptitude à la conduite des voitures de place automobiles n° 21104 de Nicolas Roller, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 5, l. 73. Formulaire de Nicolas Roller dans le camp du Vernet, AD09, 5W 323, dossier 6306. Dénombrement des habitants du secteur 4 d’Argenteuil de 1931, AD95, 9 M 320, vues 239 et 240. Le fait que son frère aîné Gueorguiy ait emménagé avec lui rappelle que ce n’était pas une époque facile. Dès le printemps 1930, les effets du krach entre le 24 et le 29 octobre 1929 à la Bourse de New York commencèrent à se faire sentir en France. Le chômage de masse apparut, les revenus de la population chutèrent fortement. Cf. l’article « Grande Dépression en France » sur Wikipédia. Pour une raison inconnue, Nikolay Roller n’a mentionné dans ses mémoires qu’un seul frère venu de l’URSS avec leur mère sans donner son nom.

 

[36] Anna Gueorguievna Roller née Osman le 21 novembre 1862 à Wenden (du gouvernement de Livonie) de l’Empire russe en 1865. En 1917, Wenden a été rebaptisée Cēsis. Le 31 mars 1941 à 21 heures, elle est décédée en son domicile, 147, rue d’Argenteuil, Montigny-lès-Cormeilles (Val-d’Oise). Cf. l’acte n° 21 de décès d’Anna Osman du 1er avril 1941, Mairie de Montigny-lès-Cormeilles.

 

[37] Nina Nikolayevna Roller est née à Novotcherkassk le 17 août 1895. En France, elle travailla comme couturière. Le 9 septembre 1926, elle épousa Victor Dmitriyevitch Sergueyev, né à Nikolaïev le 3 septembre 1897, qui résidait alors à Ardon (Loiret). En 1936, ils habitèrent avec sa mère Anna au 147, rue d’Argenteuil, Montigny-lès-Cormeilles, à moins de 200 mètres de la maison située en face de la même rue où habitait la famille Lidlé. Cf. Acte n° 379 de mariage de Victor Sergue[ye]ff et Nina Roller du 9 septembre 1926, AD92, 1E NUM CLI M1926, vue 93. Dénombrement des habitants de Montigny-lès-Cormeilles 1936, AD95, 9 M 730, 1936, vue 98. Formulaire de Nicolas Roller dans le camp du Vernet, op. cit.

 

[38] Valentina Nikolayevna Roller est née à Novotcherkassk le 7 avril 1897. Elle a travaillé comme décoratrice sur tissus. Cf. l’acte n° 78 de mariage de Théodore Lidlé et Valentine Roller, op. cit.

 

[39] Dénombrement des habitants de Clichy de 1926, AD92, 1D NUM CLI 1926 2, vues 436 et 437. Il répertorie Nina Roller comme chef du ménage Roller.

 

[40] Dénombrement des habitants de Clichy de 1931, AD92, 1D NUM CLI 1931 2, vue 437.

 

[41] L’acte n° 563 de mariage de Gueorguiy Chibanov et Marie Thérèse Deperon du 20 décembre 1928, AD92, 1E NUM CLI M1928, vues 130 et 131.

 

[42] L’acte n° 2181 du 14 avril 1930 de naissance d’Hélène Chibanoff, Mairie du 14e arrondissement de Paris. Dénombrement des habitants de Levallois-Perret de 1931, AD92, 1D NUM LEV 1931 1, vue 421.

 

[43] Dénombrement des habitants de Clichy de 1936, AD92, 1D NUM CLI 1936 1, vue 294. La rue des Écoles a changé de nom pour devenir la rue Ferdinand Buisson, au plus tard en 1937. Cf. Annuaire Didot-Bottin, Commerce – Industrie, 1937, Paris – I, p. 2036.

 

[44] Biographie de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1945, op. cit. Questionnaire de Gueorguiy Chibanov du 5 décembre 1938, op. cit.

 

[45] Fiche individuelle de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1938, op. cit. Chibanov G., Cela s’est passé en France, op. cit.

 

[46] Renseignements sur Théodore Lidlé provenant de la 15e brigade internationale, op. cit. Il est précisé également qu’il était membre du PCF.

 

[47] Le 12 mars 1937, l’URR fut rebaptisée l’Union des amis de la patrie soviétique (l’UAPS). Cf. Renseignements sur l’Union de rapatriement du 27 avril 1937, AN, 20010216/282, dossier 12487, feuille 1. Selon la police, l’URR a fonctionné d’auprès les directives de l’Ambassade de l’URSS à Paris. Cf. la lettre n° 13300 du contrôleur général des services de police administrative au directeur de la police territoriale et des étrangères du 13 novembre 1936, AN, 19940477.158, dossier 14990.

 

[48] Le PSUC est fondé le 23 juillet 1936 à la suite de la fusion des deux partis proches par l’esprit : le Parti communiste catalan et le Parti catalan prolétaire, avec deux partis socialistes catalans. Le 24 juin 1939, le PSUC est admis à l’IC. Cf. l’article « Partido Socialista Unificado de Cataluña » sur Wikipédia hispanophone.

 

[49] Kotchetkov A. N., Outre-Pyrénées, T&V Media, Forest Hills, 2019, pp. 4, 6, 10, 16-18, 22, 23, 28 et 35. Formulaire biographique de Boris Jouravlo[v] pour rejoindre le PCE du 9 décembre 1938, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1546, l. 33ob. Autobiographie de Boris Jouravlo[v] du 22 décembre 1938, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1546, l. 49ob.

 

[50] Stanitsa est un village ou une commune des Cosaques.

 

[51] Le 2 novembre 1921, le gouvernement de la Russie soviétique publia un décret accordant l’amnistie et la possibilité de retourner en Russie aux soldats qui, trompés par le Mouvement blanc, avaient rejoint les armées blanches. Cf. Décret du 3 novembre 1921, Izvestiâ [Izvestiya], Moscou, 1921, n° 249 (du 5 novembre 1921). Cependant, Jouravlov n’était pas un soldat, mais un sous-officier. Il demanda donc une amnistie à titre personnel.

 

[52] Autobiographie de Boris Jouravlov du 22 décembre 1938, op. cit., l. 47-49ob. Biographie de Boris [J]ouravlov, russe, du 29 novembre 1939, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1546, l. 45.

 

[53] Fiche individuelle de Platon Balkovenko du 9 novembre 1938, RGASPI, f. 545, op. 2, d. 293, l. 3. Formulaire de Platon Balkovenko, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1541, l. 7-8. Attestation du comité du PCE de la brigade sur Platon Balkovenko du 8 janvier 1939, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1563, l. 14.

 

[54] Salida de nuevas columnas del Cuartel «Carl[o]s Marx», La Vanguardia, 10 de septiembre de 1936, p. 5. Procès-verbal d’interrogatoire d’E. M. Iakobson du 10 avril 1942, LNA, F1987-A1-L16963, pp. 18, 18op et 19. Note de Service n° 10124, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 529, l. 108. Ficha individual de Boris Jouravl[ov] de 28 de noviembre de 1938, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1546, l. 34 et 34ob. Formulaire de Platon Balkovenko, op. cit. Autobiographie d’A. N. Kotchetkov du 10 juillet 1945, Archives de la mairie de Riga. Fiche individuelle d’A. N. Kotchetkov [de 1945], Archives de la mairie de Riga. Lettre d’A. N. Kotchetkov à Charlotte Bischoff du 23 décembre 1963, Bundesarchiv, NY 4232/9. Kotchetkov A. N., Chez nous, Quartier latin, T&V Media, Forest Hills, 2019, pp. 11, 12, 16, 20, 43, 44-46, 67, 75. Id., Outre-Pyrénées, op. cit., pp. 56, 66-73, 78-122, 162-164.

 

[55] Autobiographie d’Ivan Troïan du 3 décembre 1937, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1555, l. 57 (p. 20). À la p. 19 (l. 56) de ce document, il écrit : « De notre groupe de l’URR en France (« Sovnarod »), quatre camarades se sont inscrits comme volontaires dans notre bureau de Paris, et des membres du PCF également dans leur comité local. » (Traduit de l’allemand par Jan Grabowski.)

 

[56] Entre 1920 et 1935, Sarrebruck faisait partie du Territoire du bassin de la Sarre, administré par la Société des Nations.

 

[57] Ibid., l. 38-55 (pp. 1-18). (Traduit de l’allemand par Jan Grabowski.) Ivan Troïan est parti pour l’Espagne de Knutange (Moselle). Cf. la lettre du préfet de la Moselle au ministre de l’Intérieur du 6 novembre 1936, proposant de prendre un arrêté d’expulsion contre Jean Trojan, AN, 19940477.158, dossier 14990.

 

[58] Kotchetkov A. N., Outre-Pyrénées, op. cit., p. 113.

 

[59] Pavel Petrovitch Pelekhine est né le 5 janvier 1905 à Novorossiysk (du gouvernement de la mer Noire) de l’Empire russe. Il arriva en France le 12 août 1924 en provenance de Bulgarie. Il vécut à Paris, travailla comme chauffeur de taxi. Depuis le début de 1933 environ, il habitait au 9, rue Ginoux, Paris 15e. Selon la police française, il partit pour l’Espagne le 5 janvier 1937. Cf. renseignements sur Paul Pelekhine du 11 février 1939, AN, 19940469.136, dossier 11163.

 

[60] Piotr Mikhaïlovitch Ribalkine est né à Voronej le 25 septembre 1897. Le 27 mai 1917, il fut enrôlé dans l’armée. Il servit dans une unité du génie. Émigré en 1919. Il passa deux ans en Afrique, puis s’installa en France. En 1928, il rejoignit et milita dans la section russe du syndicat CGT des chauffeurs de taxi. En février 1934, il participa à une grève d’un mois des chauffeurs de taxi. En octobre 1935, il rejoignit la cellule PCF de Courtry (Seine-et-Marne). Cf. la fiche individuelle de Pierre Ribalkine du 9 novembre 1938, RGASPI, f. 545, op. 2, d. 293, l. 92 et le formulaire biographique de Pierre Ribalkine pour rejoindre le PCE du 6 novembre 1938, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1553, l. 20-21ob.

 

[61] La finca Campo Aníbal est située juste au nord de Rafelbunyol dans la province de Valence.

 

[62] Renseignements sur Théodore Lidlé provenant de la 15e brigade internationale, op. cit. (Ce document mentionne qu’il est arrivé en Espagne le 21 janvier 1937.) Fiche individuelle de Pierre Ribalkine du 9 novembre 1938, op. cit. Formulaire biographique de Pierre Ribalkine pour rejoindre le PCE du 6 novembre 1938, op. cit. Questionnaire de Pierre Ribalkine du 4 décembre 1938, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1553, l. 22-24ob. Renseignements sur Pierre Ribalkine, fournis par le comité du parti, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1553, l. 25. Liste des noms des camarades du service de transport de la 15e brigade mobile ayant droit à une allocation monétaire du 2 mars 1937, RGASPI, f. 545, op. 3, d. 452, l. 126. Rapport général quotidien du service de transport de la 15e brigade du 9 mars 1937, RGASPI, f. 545, op. 3, d. 484, l. 21.

 

[63] Liste des officiers et commissaires morts et blessés de la [15e brigade internationale], RGASPI, f. 545, op. 3, d. 452, l. 88. Ribalkine, Petroutchouk, Roller, Smiriaguine, Morenko, Pelekhine, Kazem-Bek et autres, [Lettre sur la mort de Fiodor Lidlé], Naša Rodina [Notre patrie], n° 2 (septembre 1937), p. 12.

 

[64] Questionnaire de Gueorguiy Chibanov du 5 décembre 1938, op. cit.

 

[65] Fiche individuelle de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1938, op. cit. Ce document indique également qu’il fut envoyé par l’URR.

 

[66] Questionnaire de Gueorguiy Chibanov du 5 décembre 1938, op. cit. Fiche individuelle de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1938, op. cit. Mémoires de Nikolay Roller, op. cit., l. 43 (p. 17).

 

[67] Formulaire biographique de Maurice Haft pour rejoindre le PCE du 2 mai 1938, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 698, l. 14-15ob. Renseignements sur Maurice Haft (Ukrainien) du 8 juin 1940 en français et russe, ..., l. 16 et 17. Renseignements sur Maurice Haft du septembre 1940 avec support pour l’entrée en URSS, ..., l. 18. Renseignements sur Maurice Haft du 1er novembre 1938, ..., l. 19. Demande de Moris Haft pour l’autorisation de séjour en France, ..., d. 1539, l. 3. Demande de Moris Haft pour l’autorisation pour entrer en France, ..., l. 4. Autobiographie de Mikhaïl Gaft du 11 octobre 1938, ..., d. 650, l. 28 et 28ob. Liste des volontaires arrivés via Massanet le 29 mars 1938, ..., d. 36, l. 120 (ce document mentionne le Palestinien Moshe Haft).

 

[68] Autobiographie de Nikolay Ivanov, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 650, l. 45ob. Très probablement, il est arrivé en Espagne avec Ivan Troïan.

 

[69] El jefe del Gobierno español, doctor Negrín, presenta una proposición para la retirada de voluntarios, La Libertad, 22 de septiembre de 1938, p. 1.

 

[70] Kotchetkov A. N., Outre-Pyrénées, op. cit., pp. 171-173.

 

[71] Mémoires de Nikolay Roller, op. cit., l. 44 (p. 18).

 

[72] Ibid., l. 45 (p. 19). Nikolay Roller dit qu’ils étaient chez lui le soir du 31 août 1939, quand il fut arrêté.

 

[73] Notice d’identification de Paul Pelekhine du 8 novembre 1938, AN, 19940469.136, dossier 11163.

 

[74] Jusqu’en septembre 1937, il commanda la 11e batterie d’artillerie de canons de 75 mm de la 27e division (l’ancienne colonne Carlos Marx). Après cela, sa batterie fut transférée dans la réserve de l’armée de l’Est. De novembre 1937 à janvier 1938, il fut hospitalisé en raison d’un problème cardiaque. Après cela, il devint le responsable de l’approvisionnement en munitions de la 146e brigade mobile. Il termina son service avec le grade de capitaine. Cf. l’autobiographie de Boris Jouravlov du 22 décembre 1938, op. cit., l. 50 ; le fiche individuelle de Boris Jouravlov du 28 décembre 1938, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1546, l. 34ob ; le formulaire biographique de Boris Jouravlov pour rejoindre le PCE du 9 décembre 1938, op. cit., l. 33ob.

 

[75] Autobiographie de Boris Jouravlov du 22 décembre 1938, op. cit., l. 50 et 50ob (pp. 7 et 8).

 

[76] L’article « Retirada » sur Wikipédia. Kotchetkov A. N., Derrière les barbelés, T&V Media, Forest Hills, 2019, pp. 6-8 et 15. L’autobiographie de Nikolay Ivanov, op. cit.

 

[77] Liste des malades et blessés : grupo polaco et bálticos [groupe polonaise et des Baltes] du camp d’Argelès-sur-Mer, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 59, l. 23ob.

 

[78] Kotchetkov A. N., Outre-Pyrénées, op. cit., pp. 147 et 148. Id., Derrière les barbelés, op. cit., pp. 7 et 15. Informe suplementario n° 5 du 27 février 1939, RGASPI, f. 545, op. 4, d. 1a, l. 90 et 91. Ce document précise qu’il y avait onze questions dans les questionnaires auxquels les intéressés devaient répondre, et une question pour la direction clandestine du camp. Kovalov remit les questionnaires directement au groupe d’apatrides mais la direction clandestine du camp n’en a eu connaissance qu’une fois remplis. Elle ordonna de garder les questionnaires le temps de vérifier qu’ils avaient bien été autorisés par leur supérieurs.

 

[79] Kotchetkov A. N., Derrière les barbelés, op. cit., p. 23. Biographie de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1945, op. cit. La construction du camp de Gurs débuta le 15 mars et se termina le 25 avril 1939. Pendant ce temps, 428 baraques et autres installations furent construites. Du 5 avril au 10 mai, 18985 personnes y furent emmenées, dont 6800 brigadistes arrivées d’Argelès[-sur-Mer] et de Saint-Cyprien. Cf. Peschanski (Denis). Les camps français d’internement (1938-1946) : Doctorat d’État : Histoire, Université Panthéon-Sorbonne – Paris I, 2000, pp. 56 et 57.

 

[80] Mémoires de Nikolay Roller, op. cit., l. 45 (p. 19).

 

[81] Biographie de Paul Pelekhine du 12 février 1945, APPP, 1 W 803-33901.

 

[82] L’article « Seconde Guerre mondiale » sur Wikipédia.

 

[83] Minute sur Véronique Lewinsky, née Springler du 31 janvier 1941, APPP, 77 W 1554-48259. Biographie de Véronique Lewinsky, née Spengler, du 20 mai 1944, APPP, 77 W 1554-48259.

 

[84] Mémoires de Nikolay Roller, op. cit., l. 45-47 (p. 19-21).

 

[85] Iossif Tarassovitch Mikhnevitch était un officier de l’armée tsariste. Cf. Kotchetkov A. N., Un front intérieur, T&V Media, Forest Hills, 2019, p. 65 ; Kočetkov [Kotchetkov] A. N., Vospominaniâ o vospominaniâh [Souvenirs de souvenirs], T&V Media, Forest Hills, 2017 (https://anru.t-n-v.com/произведения/1965).

 

[86] 02 ROLAND GARROS : Espace Gare-Wagon : Le camp de concentration du Vernet d’Ariège 1939-1944 (http://www.campduvernet.eu/pages/images-d-actualite/espace-gare-wagon.html, date de visionnage 10.2.2023). Formulaire de Nicolas Roller dans le camp du Vernet, op. cit. Formulaire de Cyrille Rou[g]ine dans le camp du Vernet, AD09, 5W 307, dossier 5960. Liste n° 792 des arrêtés portant expulsion et assignation de résidence des 66 étrangers indésirables qui ont dû être internés au camp du Vernet du 11 octobre 1939, AN, 19940474.321, dossier 30536.

 

[87] Formulaire de Paul Pelekhine dans le camp du Vernet, AD09, 5W 323, dossier 6319.

 

[88] Renseignements concernant Basile Koval[ov] du 19 septembre 1941, AD09, 5W 262, dossier 3287.

 

[89] Formulaire de Basile Leibenko dans le camp du Vernet, AD09, 5W 419. Table décennale des naissances de Courbevoie (1933-1942), AD92, E NUM COU TN 1933, vue 108. Table décennale des naissances de La Garenne-Colombes (1933-1942), AD92, E NUM GAC TN 1933, vue 17.

 

[90] Lettre de Diran Vosguiritchian à la commission internationale de contrôle du CEIC qui a été reçu le 7 mars 1938 et autobiographie de Diran Voskeritchian du 16 avril 1933, RGASPI, f. 495, op. 210, d. 71, l. 6, 7 et 44. Questionnaire d’homologation de grade FFI de Diran Vosguiritchian du 25 novembre 1946, SHD, GR 16 P 599206, p. 6. Atamian (Astrig), VOSGUERITCHIAN/VOSGUIRITCHIAN Diran (Alexander, Joseph), Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social (https://maitron.fr/spip.php?article199733), version mise en ligne le 3 février 2018, dernière modification le 3 février 2018. Rapport des inspecteurs Chabot et Belaygue du 8 décembre 1943, APPP, GB 137-806.

 

[91] Acte n° 292 de mariage de Georges Klimenuk et Marie Karpinioti du 14 février 1928, AP, 15M 327. Dénombrement des habitants du quartier Saint-Lambert du 15e arrondissement de Paris de 1931, AP, D2M8 420, vue 216. Acte n° 1930 de divorce de Georges Klimenuk et Marie Karpinioti du 15 octobre 1936, AP, 15M 360. Dénombrement des habitants du quartier de Grenelle du 15e arrondissement de Paris de 1936, AP, D2M8 630, vue 155. Vovk (Alexey), Prosovetskie organizacii pervoj volny [Organisations prosoviétiques de la première vague], Novyj Žurnal [Nouvelle revue], 2014, n° 276. Cet article contient le patronyme de Gueorguiy Klimenuk.

 

[92] Kotchetkov A. N., Derrière les barbelés, op. cit., pp. 49-52.

 

[93] Formulaire de Pierre Ribalkine dans le camp du Vernet, AD09, 5W 307, dossier 5514.

 

[94] Traduction de russe d’une lettre recommandée de Cyrille Rougine de la baraque 7 du quartier B [du camp du Vernet] au consul général de l’URSS à Paris, 79 rue de Grenelle, Paris 6e du 7 décembre 1939, AD09, 5W 307, dossier 5960. Il écrit que l’organisation sise au 12, rue de Buci (c’est-à-dire l’URR/UAPS) était enregistrée en préfecture à son nom et qu’il en était le président.

 

[95] Kotchetkov A. N., Derrière les barbelés, op. cit., pp. 52 et 54. Formulaire de Boris Jouravlo[v] dans le camp du Vernet, AD09, 5W 330, dossier 6660. Lettre de Mirko du camp du Vernet, RGASPI, f. 545, op. 4, d. 1a, l. 205.

 

[96] Kotchetkov A. N., Derrière les barbelés, op. cit., pp. 46 et 47. Fiche d’Alexis Kochetkoff dans le camp du Vernet, AD09, 5W 438.

 

[97] Peschanski D., op. cit., pp. 264-266.

 

[98] Formulaire du dossier d’étranger [B]oris Jouravlo[v], AD09, 5W 330, dossier 6660, p. 2. Fiche de Simon Kramsko[ï] dans le camp du Vernet, AD09, 5W 438. Formulaire du dossier d’étranger Cyrille Rougine, AD09, 5W 307, dossier 5960. Fiche de Dimitri Smiriaguin[e] dans le camp du Vernet, AD09, 5W 446. La date de rapatriement était indiquée sur les fiches de S[e]m[i]on Kramsko[ï] et de Dimitri Smiriaguin[e]. [B]oris Jouravlo[v] et [Ki]rill Rougine n’avaient qu’un mois.

 

[99] Avocat belge bien connu, membre du PCB et du SRI, il effectua des missions délicates pour l’IC et assura la liaison entre les dirigeants du PCF en France et Belgique. Cf. Lemaître (Jean), C’est un joli nom camarade : Jean Fonteyne, avocat de l’Internationale communiste, Éditions ADEN, Bruxelles, 2012, p. 176. Lemaître (Jean), FONTEYNE Jean, Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social (https://maitron.fr/spip.php?article172180), version mise en ligne le 8 avril 2015, dernière modification le 2 septembre 2022.

 

[100] Lettre du préfet de l’Ariège au ministre, secrétaire d’État à l’intérieur du 12 octobre [1940], AD09, 5W 212, dossier 752.

 

[101] Chibanov G., Cela s’est passé en France, op. cit. Biographies de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1945 et sans date, op. cit.

 

[102] Ce camp était situé dans la rue du même nom à la limite est de Sarzeau. Cf. Installation à Sarzeau de deux camps d’internement, AD56, 2W 15875, p. 5.

 

[103] Chibanov G., Cela s’est passé en France, op. cit.

 

[104] Vassiliy Sergueyevitch Belokourov est né le 8 février 1887 à Ivanovo-Voznessensk (du gouvernement du Vladimir) de l’Empire russe. Émigré en 1920, Il travailla dans le domaine de la photographie et de la cinématographie. Il arriva en Espagne le 17 janvier 1937. À partir du 12 février, il servit à l’état-major du bataillon Dimitrov de la 15e brigade internationale. Le 24 mars, il reçut une balle dans la main gauche. Après sa convalescence, il servit pendant deux mois dans le bataillon de choc de la 35e division et pendant un mois et demi dans le bataillon Palafox de la 13e brigade internationale. Le 13 juillet 1937, lors d’un combat près de Brunete, il reçut une balle dans le genou gauche. En raison de ses deux blessures, il passa au total 2 mois et 3 jours à l’hôpital. Après sa convalescence, il servit dans le bataillon Dimitrov de la 15e brigade internationale. Cf. la demande de Vassiliy Sergueyevitch Belokourov pour l’autorisation d’entrée en URSS du 10 janvier 1939, RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1541, l. 66 et 67 ; le questionnaire de Basile Bielokouroff du 5 décembre 1938, ..., l. 62-64ob.

 

[105] Kotchetkov A. N., Derrière les barbelés, op. cit., pp. 56 et 57.

 

[106] Chibanov G., Cela s’est passé en France, op. cit. Il écrit qu’il s’est évadé du camp de Saint-Vincent avec Ivan Iermolenko. Cependant, la fiabilité de ce fait est hautement discutable, étant donné qu’il retourna dans son appartement de Clichy, auprès de sa femme et de sa fille, et qu’il y vécut, sans se cacher de personne, jusqu’au début d’octobre 1943. Sa biographie du 9 novembre 1945, op. cit., établie par la préfecture de police de Paris, précise qu’il a été libéré le 20 juin 1940, ce qui semble plus plausible.

 

[107] Ibid.

 

[108] Tihonova [Tikhonova] Z. N., Ivan Troân — geroj francuzskogo Soprotivleniâ [Ivan Troïan — héros de la Résistance française], Voprosy istorii [Questions d’histoire], 1966, novembre (n° 11), p. 151. Cet article dit : « En raison du fait que I. I. Troïan était un “ prisonnier civil ”, il a été libéré et a rapidement trouvé un emploi dans une ferme. Cependant, les fascistes ont réussi à découvrir sa participation à la guerre civile espagnole aux côtés du gouvernement républicain et, en mars 1942, il a été arrêté et envoyé aux travaux forcés en Allemagne. Ce n’est qu’en septembre 1943 qu’il réussit à rentrer en France. » Malheureusement, il n’y a aucune source pour cette information. Cependant, l’expulsion pour travail forcé en Allemagne ne pouvait être effectuée par les autorités françaises. Quant aux autorités allemandes d’occupation, elles l’auraient envoyé dans un camp de concentration. La phrase « il réussit à rentrer en France » laisse entendre qu’il a volontairement signé un contrat pour travailler en Allemagne. Après un an de travail, il aurait droit à dix jours ou deux semaines de congé (cf. Kotchetkov A. N., Un front intérieur, op. cit., pp. 95 et 104 ; les mémoires de Nikolay Roller, op. cit., l. 48 (p. 22)), qu’il pourrait utiliser pour rentrer en France.

 

[109] Lettre du préfet de Seine-et-Oise à préfet de l’Ariège du 4 mars 1941, AD09, 5W 323, dossier 6306.

 

[110] Message téléphonique n° 16 du chef du camp [du Vernet] au préfet de l’Ariège en date du 12 avril 1944 (version manuscrite), AD09, 5W 323, dossier 6319.

 

[111] Il était chef d’une des baraques du camp du Vernet. Cf. Kočetkov [Kotchetkov] A. N., Krasnyj verblûd est žëltuû zemlâniku [Chameau rouge mangeant la fraise des bois jaune], T&V Media, 2017 (https://anru.t-n-v.com/произведения/1967).

 

[112] Formulaire des renseignements concernant les morts posthumes, disparus et déportés du 2 mai 1947 avec des données de Diran Vosguiritchian, SHD, GR 16 P 599206. Fiche d’Alexis Kochetkoff dans le camp du Vernet, op. cit. Formulaire de Nicolas Roller dans le camp du Vernet, op. cit. Formulaire du dossier d’étranger Nicolas Roller, AD09, 5W 323, dossier 6306. Fiche de Dimitri Smiriaguin[e] dans le camp du Vernet, op. cit. Formulaire de Paul Pelekhine dans le camp du Vernet, op. cit. Couverture de dossier de Paul Pelekhine dans le camp du Vernet, AD09, 5W 323, dossier 6319. Liste des Russes demandée par la commission allemande d’armistice du 5 juillet 1941, AD09, 5W 369, p. 2.

 

[113] Formulaire ... du 2 mai 1947 avec des données de Diran Vosguiritchian, op. cit.

 

[114] Kotchetkov A. N., Un front intérieur, op. cit. Amtlichen Fernsprechbuches für den Bezirk der Reichspostdirektion Berlin 1941 [Annuaire téléphonique officiel du district de la Reichspostdirektion de Berlin de 1941], p. 17.

 

[115] Passeport d’étranger apatride.

 

[116] « Frères Bittrich ».

 

[117] Amtlichen ... Berlin 1941, p. 111.

 

[118] C’était un petit restaurant confortable qui servait des pâtés. Un stube est un espace de vie chauffé, le poêle dans lequel était généralement chargé depuis une pièce adjacente. Au XIXe siècle, il est devenu à la mode de décorer les restaurants sous la forme d’un confortable stube en bois. Cf. l’article « Stube » sur Wikipédia en allemand.

 

[119] « Mange-moi ».

 

[120] Amtlichen ... 1941, p. 560.

 

[121] Dans une lettre non datée adressée à Gueorguiy Klimenuk, conservée dans ses archives privées, A. N. Kotchetkov précise qu’elle a épousé Lev Savin[kov]. Son nom de famille a été établi selon l’acte n° 155 de mariage de Léon Savinkoff et Ludmila Charkoff du 22 février 1944, AP, 16M 293.

 

[122] Mémoires de Nikolay Roller, op. cit., l. 48 (p. 22). L’article « Leunawerke » sur Wikipédia en allemand. Deux lettres (sans date et début) de Gueorguiy Klimenuk à Charlotte Bischoff, Bundesarchiv, NY 4232/9. Tomin [Tomine] V., Grabovskij [Grabovskiy] S., Po sledam berlinskogo podpolʹâ [Sur les traces des héros de la résistance berlinoise], Politizdat, Moscou, 1964, pp. 29 et 30. Kotchetkov A. N., Un front intérieur, op. cit. Listes des travailleurs soviétiques de l’usine d’ammoniac de la société Leuna Werke, Archives d’Arolsen, documents n° 70983513, 70983587 et 70983605. Acte n° 188 de mariage de Basile Leibenko et Paulette Honorine Tortochot du 28 octobre 1941, AD92, 1E NUM MON M1941, vue 36. Renseignements sur Basile Leibenko du 6 octobre 1941, APPP, 77 W 1549-47541.

 

[123] Formulaire de Pierre Ribalkine dans le camp du Vernet, op. cit. Formulaire de Cyrille Rou[g]ine dans le camp du Vernet, op. cit. Fiche de Simon Kramsko[ï] dans le camp du Vernet, op. cit. Formulaire du dossier d’étranger Cyrille Rougine, op. cit. Liste des Russes aptes présents au camp [du Vernet], AD09, 5W 366.

 

[124] L’Agence télégraphique de l’Union soviétique.

 

[125] Kotchetkov A. N., Derrière les barbelés, op. cit. Lettre de K. S. Rushin [Rougine] à [Franz] Dahlem, Bundesarchiv, NY 4072/160.

 

[126] Note verbale n° 1673 du 10 avril 1941, AN, F/60/1507, p. 1.

 

[127] Formulaire du dossier d’étranger Boris Jouravlo[v], op. cit., p. 1. Formulaire du dossier d’étranger Alexandre Paléologue, AD09, 55W 323, dossier 6313. Formulaire d’Alexandre Paléologue dans le camp du Vernet, AD09, 55W 323, dossier 6313. Formulaire de Boris Jouravlo[v] dans le camp du Vernet, op. cit.

 

[128] Biographies de Gueorguiy Chibanov du 9 novembre 1945 et sans date, op. cit.

 

[129] « Le Front intérieur ».

 

[130] Kotchetkov A. N., Un front intérieur, op. cit. Fiche d’Aleksy Kocetkov à l’usine AEG-TRO, Landesarchiv, A Rep. 227-04. Supplément à la carte d’assurance sociale des archives privées d’A. N. Kotchetkov. Liste des étrangers de Lettonie qui travaillaient au TRO, Archives d’Arolsen, document n° 78828743.

 

[131] Glantz (David M.), Forgotten battles of the German‐Soviet war (1941-45), part 5 : The winter campaign (5 December 1941 ‐ April 1942) : The Leningrad counteroffensive, The Journal of Slavic Military Studies, London, 2000, Vol. 13, Issue 4, pp. 135, 137,139, 158, 165, 166, 173, 177, 180, 181.

 

[132] General Vlasov : istoriâ predatelʹstva [Général Vlassov : une histoire de trahison], en 2 tomes et 3 livres, édité par A. N. Artizov, Političeskaâ enciklopediâ [Encyclopédie politique], 2015, Tome 1 : Nacistskij proekt [Projet nazi] « Aktion Wlassow », pp. 121-126.

 

[133] Ibid., pp. 84 et 85. Alexandrov K. M., Predatelʹ ili porâdočnyj soldat ? Novye fakty o generale A. A. Vlassov [Un traître ou un soldat décent ? Nouveaux faits sur le général A. A. Vlassov], Version électronique du journal Istoriâ [Historie], 2005, Volume 32, n° 3.

 

[134] Projet nazi « Aktion Wlassow », op. cit., pp. 86-91.

 

[135] Ibid., pp. 14 et 15.

 

[136] Drobiazko S. I., Pod znamënami vraga : Antisovetskie formirovaniâ v sostave germanskih vooružënnyh sil 1941-1945 gg. [Sous le drapeau de l’ennemi : Formations antisoviétiques dans les forces armées allemandes 1941-1945], Eksmo, Moscou, 2004, pp. 39-41.

 

[137] Projet nazi « Aktion Wlassow », op. cit., pp. 13, 14 et 20.

 

[138] Ibid., p. 1030.

 

[139] Ibid., pp. 1003, 1009, 1015, 1024, 1057, 1058. Drobiazko S., op. cit., p. 553.

 

[140] Projet nazi « Aktion Wlassow », op. cit., p. 1078.

 

[141] Srul est une version diminutive du nom Israël.

 

[142] Dénombrement des habitants du quartier des Archives du 3e arrondissement de Paris de 1926, AP, D2M8 224, vue 67. Acte de décès de Schmerko Matline, AP, 3D 134, n° 1321. La demande de naturalisation de Jean Matvienko et Broucha Matvienko du 24 juin 1926 et l’extrait du registre des actes de mariages de 1926 de la mairie de Bagnolet (Seine), AN, BB/11/10268, 27178 x 27. Autobiographie de Boris Matline, RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 7 (p. 1). Acte n° 532 de mariage de Srul Boruch Matline et de Catherine Levine du 19 juillet 1932, AP, 3M 267. Notes biographiques n° 1 et 23, APPP, 77 W 3881-392360.

 

[143] Dossier de Madame Reinich, née Matline, AN, 19940462.228, dossier 22670. Acte n° 884 de mariage de Joachim Octave Maurice Huart et de Ratza Matline du 1er avril 1924, AP, 18M 534. Demande de naturalisation d’Abraham Matline du 18 juin 1925, AN, BB/11/8735, 6974 x 25. Demande de naturalisation de Straub Wolf Gorb et Guitla Gorb du 4 janvier 1926, extraits des minutes du greffe de la justice de paix du 3e arrondissement de Paris du 25 février 1926, le lettre de Wolf Gorb du 14 octobre 1925 et le certificat n° 958 de naissance de Leib Gorb, délivré par l’Office des réfugiés russes le 2 mars 1926, AN, BB/11/8880, 14295 x 25. Cf. aussi la demande de naturalisation de Jean Matvienko et Broucha Matvienko, op. cit.

 

[144] Cf. « Pogroms en Russie » sur Wikipédia francophone et l’article correspondant sur Wikipédia russophone.

 

[145] Certificat de domicile de Monsieur Gorb du 2 mars 1926, AN, BB/11/8880, 14295 x 25. Cf. aussi la demande de naturalisation de Straub Wolf Gorb et Guitla Gorb, op. cit.

 

[146] Certificat de domicile de Monsieur Abraham Matline du 29 mai 1925, AN, BB/11/8880, 6974 x 25.

 

[147] Viet-Depaule (Nathalie), MATLINE Albert (MATLINE Abraham dit Albert), Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social (https://maitron.fr/spip.php?article121083), version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 21 juillet 2020. Cf. « Section française de l’Internationale ouvrière » sur Wikipédia. Cf. aussi l’autobiographie de Boris Matline du dossier 2110, op. cit., p. 1.

 

[148] Elle était située à 45, rue du Temple, Paris (4e). Cf. Annuaire du commerce Didot-Bottin, 1921, Paris – Tome II, p. 1006.

 

[149] Notes biographiques n° 1 et 23, op. cit. Autobiographie de Boris Matline du dossier 2110, op. cit., p. 1. Questionnaire de Boris Samoïlovitch Matline pour la mission comme le chef du secrétariat balkanique de l’IJC [de 1927], RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 5 (p. 3). Dans l’autobiographie l’usine s’appelle Rilly.

 

[150] Acte de décès de Schmerko Matline, op. cit.

 

[151] Viet-Depaule N., op. cit.

 

[152] Lettre du préfet de police du 28 janvier 1922, AN, 19940462.227, dossier 22606. Autobiographie de Boris Matline du dossier 2110, op. cit., pp. 1 et 2 (l. 7 et 8). Cf. aussi l’article « Maurice Laporte » sur Wikipédia.

 

[153] Questionnaire n° 361 de Boris Matline, RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 23.

 

[154] Autobiographie de Boris Matline du dossier 2110, op. cit., p. 2 (l. 8).

 

[155] Elle était située à 55 rue d’Hautpoul, Paris (19e). Cf. Annuaire du commerce Didot-Bottin, 1921, Paris – Tome II, pp. 303 et 1441.

 

[156] Questionnaire de Boris Samoïlovitch Matline ... [de 1927], op. cit., p. 3. Notice individuelle, AN, 19940462.227, dossier 22606.

 

[157] Renseignements du 28 novembre, 6 décembre 1921 et 26 janvier 1922, AN, 19940462.227, dossier 22606.

 

[158] Lettres du préfet de police au ministre de l’Intérieur des 28 janvier et 12 avril 1922, l’arrêté du ministre de l’Intérieur sur l’expulsion de Srul Bor[u]ch Matline du 9 février 1922, le renseignement du 20 mars 1922 et la lettre du ministre de l’Intérieur au député Dormoy du 29 mars 1922, AN, 19940462.227, dossier 22606. Notes biographiques n° 1 et 23, op. cit.

 

[159] Le renseignement du 20 juin 1922, AN, 19940462.227, dossier 22606.

 

[160] Il s’agit de Voïslav Vouyovitch, alors secrétaire général de l’IJC.

 

[161] Il s’agit de Lazar Abramovitch Chatskine, qui était alors membre du comité exécutif de l’IJC.

 

[162] Autobiographie de Boris Matline du dossier 2110, op. cit.

 

[163] Certificat du 29 août 1924 attestant que B. S. Matline travaillait dans l’ISR, RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 16.

 

[164] Questionnaire n° 91 de Boris Samoïlovitch Matline [du 30 décembre 1922], RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 19.

 

[165] Extrait de l’arrêté du sous-chef du service administratif du CEIC du 29 août 1924, RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 17. Extrait de l’arrêté de renvoi du 23 octobre 1925, ..., l. 13. Biographie de Boris Matline dans une lettre au CC du PCUS du 5 novembre 1965, op. cit. Autobiographie de Boris Matline du dossier 2110, op. cit., pp. 2 et 3 (l. 8 et 9). Certificat du 29 août 1924, op. cit. Cf. aussi l’article « Andreu Nin » sur Wikipédia.

 

[166] Notes biographiques n° 2, 3 et 13, APPP, 77 W 3881-392360.

 

[167] Questionnaire de Boris Samoïlovitch Matline ... [de 1927], op. cit., pp. 1 et 2 (l. 3 et 4).

 

[168] Questionnaire biographique 6L/1552 de Boris Matline, Archives du PCF. Biographie de Boris Matline dans une lettre au CC du PCUS du 5 novembre 1965, op. cit. Il y indique par erreur qu’il était au Mexique en 1929-1930. Comme il revenu en France le 19 février 1929, il s’agit probablement des années 1928-1929.

 

[169] [Auto]biographie du cam[arade] Matline, RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 18.

 

[170] La souche d’ordre n° 909, RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 10.

 

[171] La souche d’ordre n° 998, RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 11.

 

[172] Lettre de la veuve Matline au ministre de l’Intérieur du 16 juillet 1928, lettre du 2e bureau de la direction de la Sûreté générale du Ministère de l’Intérieur au préfet de police du 9 novembre 1928, lettre du Ministère de l’Intérieur au 1er bureau de la préfecture de police du 5 décembre 1928, lettres du préfet de police au ministre de l’Intérieur des 29 novembre 1928, 10 janvier 1929, 8 juin 1929, 9 décembre 1929, 9 avril 1930, 9 décembre 1930 et 20 avril 1931, lettres du ministre de l’Intérieur au préfet de police des 16 janvier 1929, 13 juin 1929, 15 décembre 1929, 15 avril 1930, 25 juillet 1930 et 12 décembre 1930, AN, 19940462.227, dossier 22606. Demande de naturalisation d’Isaac Gorb du 1er juin 1929, AN, BB/11/10216, 24596 X 30. Notes biographiques n° 1-3 et 23, op. cit.

 

[173] Lettres de Srul Matline au ministre de l’Intérieur du 30 avril 1930 et du 18 février 1931 et l’arrêté du ministre de l’Intérieur du 11 mai 1931, AN, 19940462.227, dossier 22606.

 

[174] Extrait du procès-verbal n° 66 de la réunion de la commission permanente du CEIC du 20 avril 1930, RGASPI, f. 495, op. 270, d. 2110, l. 12.

 

[175] Acte n° 532 de mariage de Srul Boruch Matline et de Catherine Levine du 19 juillet 1932, op. cit. Ce mariage civil était nécessaire car les autorités françaises ne reconnaissaient pas les mariages religieux.

 

[176] Notes biographiques n° 2 et 3, op. cit. Demande de naturalisation d’Isaac Gorb, op. cit. Annuaire Didot-Bottin, Commerce – Industrie, 1937, Paris – I, p. 1134.

 

[177] Avis du préfet de police du 21 septembre 1936, lettres du ministre de la Justice au ministre de l’Intérieur du 9 mars 1937 et du 29 novembre 1938, lettres du ministre de l’Intérieur au ministre de la Justice du 23 avril 1937, 20 octobre 1938 et 8 décembre 1939, note du député parisien André Mercier, lettre du directeur général de la Sûreté nationale pour le ministre de l’Intérieur au député parisien André Mercier du 12 avril 1938, lettre du ministre de l’Intérieur au préfet de police du 22 mai 1939, lettre du préfet de police au ministre de l’Intérieur du 24 novembre 1939, AN, 19940462.227, dossier 22606.

 

[178] Notes biographiques n° 2, 3, 14-16, 18, 20, 21 et 26, APPP, 77 W 3881-392360.

 

[179] Viet-Depaule N., op. cit.

 

[180] Puisqu’il était juif, la déchéance de sa nationalité française l’aurait conduit vers une mort certaine dans un camp de concentration allemand.

 

[181] Fiche n° 302 d’Abraham Matline, AD28, 106 W 51. Fiche d’Abraham Matline, AD28, 106 W 53. État nominatif des internés transférés du Camp de Gaillon au Camp de Voves le 4 mai 1942, AD28, 106 W 63. Lettre du juge de paix du canton de Saumur-Sud au procureur de la République à Saumur du 30 mai 1942, procès-verbal du 18 juillet 1941, lettre de E. Bavoîs au procureur de la République à Troyes du 18 juillet 1941, lettres d’Abraham Matline au procureur de la République à Troyes des 18 et 23 juillet 1941, lettre du procureur de la République à Troyes au garde des sceaux du 28 juillet 1941, lettre du préfet de police du 23 octobre 1942, AN, BB/11/8735, 6974 x 25. Acte de naturalisation d’Abraham Matline, JORF, 2 et 3 novembre 1925, Décret de naturalisation du 24 octobre 1925, p. 10504.

 

[182] État nominatif des internés rayés des contrôles du Camp de Séjour Surveillé de Voves pendant la période du 16.5 au 31.5.1942, AD28, 106 W 56. Liste nominative des internés remis aux autorités allemandes, AD28, 106 W 65. Lettre du préfet de police du 23 octobre 1942, op. cit. Viet-Depaule N., op. cit.

 

[183] Registre d’écrou du camp de Voves, AD28, 106 W 11. Dans celui-ci, il est écrit par erreur qu’il est né à Alexandrie, en Égypte.

 

[184] Viet-Depaule N., op. cit.

 

[185] Cf. l’article « Rafle du Vélodrome d’Hiver » sur Wikipédia.

 

[186] Décret de rejet de naturalisations […] du 27 décembre 1930, AN, BB/34/473, document 167, p. 17.

 

[187] Documents n° 3179885 et 5394532 concernant Isaac Gorb, Archives de Yad Vashem, la base de données centrale des noms des victimes de la Shoah (Holocauste).

 

[188] Lettre de Boris Matline au responsable aux cadres de la MOI, extrait de biographie de Boris Matline du 9 septembre 1953, deux questionnaires biographiques de Leonid Matline, Archives du PCF. Biographie de Boris Matline dans une lettre au CC du PCUS du 5 novembre 1965, op. cit. Besse (Jean-Pierre), Pennetier (Claude), BROSSARD Pierre, Marie, Joseph, Élie : Pseudonyme dans la Résistance « Philibert », Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social (https://maitron.fr/spip.php?article18011), version mise en ligne le 27 juin 2021, dernière modification le 27 juin 2021. Maitron (Jean), Pennetier (Claude), DALLIDET Arthur, Auguste, dit NEMROD, Émile puis Max dans la clandestinité, Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social (https://maitron.fr/spip.php?article21319), version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 8 février 2022. Maitron (Jean), Pennetier (Claude), CHAUMEIL Jean [CHAUMEIL Joseph, Jean], Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social (https://maitron.fr/spip.php?article19645), version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 12 février 2009. Questionnaire biographique 6L/1552 de Boris Matline, op. cit. Jean Chaumeil devient responsable aux cadres du PCF, en remplacement de Pierre Brossard, arrêté le 1er mars 1943, qui lui-même remplaçait Arthur Dallidet, arrêté le 28 février 1942. Dans le questionnaire biographique 6L/1552, Matline écrit qu’il n’a eu aucun contact avec son organisation clandestine de juillet à fin août 1942, cependant, dans un extrait de sa biographie du 9 septembre 1953, il est écrit que cela dura jusqu’en 1943.

 

[189] Chibanov G., Drapeau rouge dans la rue de Grenelle, op. cit., p. 443, où il est dit qu’en juin 1943 « Laporte » promit à Chibanov de le mettre en contact avec le responsable de la FNL pour le travail parmi les prisonniers de guerre soviétiques (Boris Matline). Il convient de noter que dans ses mémoires, Chibanov n’a jamais mentionné la MOI, se limitant à des termes vagues. Dans ce cas, au lieu du FNL, c’était probablement la MOI qui était visé. « Laporte » est Peter Mod, le responsable national aux cadres de la MOI. Cf. Courtois S. et al., op. cit., p. 248.

 

[190] Ceci est confirmé par les contacts de Diran Vosguiritchian fin août ou dans la première quinzaine de septembre 1943 avec Gueorguiy Chibanov et Gueorguiy Klimenuk, futurs membres de l’UPR. Cf. Kotchetkov A. N., Chameau rouge mangeant la fraise des bois jaune, op. cit. Dans Courtois S. et al., op. cit., p. 410 il est dit que la récupération et l’encadrement des prisonniers soviétiques dans des maquis ont été effectués par des cadres du Parti, puis par la section arménienne [de la MOI], enfin par l’UPR.

 

[191] Chibanov G., Drapeau rouge dans la rue de Grenelle, op. cit., pp. 443 et 444.

 

[192] Le nom de cette fonction est donné dans la lettre de Boris Matline au responsable aux cadres de la MOI, op. cit., dans un extrait de sa biographie du 9 septembre 1953, op. cit., dans sa biographie dans une lettre au CC du PCUS du 5 novembre 1965, op. cit. et dans les notes biographiques n° 1, 2 et 3, op. cit. A. N. Kotchetkov écrit dans « Bonjour la France ! », T&V Media, Forest Hills, 2019, p. 28 que « Gaston » (Matline) a créé dans la section russophone de la MOI un service pour mener une propagande antifasciste parmi les vlassovistes. Selon le contexte, cela se serait passé en janvier 1944.

 

[193] Acte de décès de Marias[si]a [K]r[e]vitzki, AP, 3D 165, n° 195 (1944).

 

[194] Acte de naturalisation de Léonide Matline, JORF, 30 mars 1947, Décret de naturalisation du 27 mars 1947, p. 2977. Acte de naturalisation de Srul-Boris Matline, de ses deux enfants mineurs, Sammy et Monique, et de sa femme Catherine Levine, JORF, 30 mars 1947, Décret de naturalisation du 27 mars 1947, p. 2981.

 

[195] Décret du 31 mai 1947 portant promotions et nominations dans l’ordre national de la Légion d’honneur, JORF, 5 juin 1947, p. 5167.

 

[196] Il est situé à environ 50 km au nord-ouest sur la carte du camp de Saint-Vincent. Cf. l’installation à Sarzeau de deux camps d’internement, op. cit.

 

[197] Biographie de Paul Pelekhine du 12 février 1945, op. cit.

 

[198] Listes ..., documents n° 70983587 et 70983605, op. cit. Selon Nikolay Roller, sa mère est décédée en 1942. Ayant appris sa mort par sa sœur, il a pris de un congé et est retourné en France. Cf. les mémoires de Nikolay Roller, op. cit., l. 48 et 49 (pp. 22 et 23). Cependant, elle est décédée le 31 mars 1941. Dans une autre version de ses mémoires, l’envoi au travail en Allemagne est daté à tort à la fin de 1940, et la mort de sa mère en 1943. Ayant appris sa mort par sa sœur, il a pris un congé, est revenu à Paris et, ayant rencontré de nombreux camarades libérés, est entré dans la clandestinité. Ibid., l. 59 et 60 (pp. 3 et 4).

 

[199] Début octobre 1943, Boris Jouravlov a déjà achevé les travaux du mur de l’Atlantique et va bientôt arriver à Paris. Cf. Kotchetkov A. N., « Bonjour la France ! », op. cit., pp. 8 et 9. On peut supposer qu’il avait un contrat d’un an.

 

[200] Mémoires de Nikolay Roller, op. cit., l. 49 (p. 43).

 

[201] Formulaire ... du 2 mai 1947 avec des données de Diran Vosguiritchian, op. cit. Rapport des inspecteurs Chabot et Belaygue du 8 décembre 1943, op. cit. Certificat d’appartenance de Diran Vosguiritchian aux FFI du 22 décembre 1951, SHD, GR 16 P 599206. Questionnaire ... de Diran Vosguiritchian du 25 novembre 1946, op. cit., p. 1. Il est écrit qu’il est entré aux FTPF en octobre 1942, mais le certificat d’appartenance aux FFI indique qu’il a rejoint les FTPF le 1er août 1943. Très probablement, d’octobre 1942 à juillet 1943, il fut membre du groupe de la Résistance arménienne, puis rejoignit les FTPF.

 

[202] Cf. la section 1.4.

 

[203] Manuscrit des mémoires de Gueorguiy Klimenuk dans ses archives privées, pp. 60-62.

 

[204] Kotchetkov A. N., Chameau rouge mangeant la fraise des bois jaune, op. cit. Id., Souvenirs de souvenirs, op. cit. Id., « Bonjour la France ! », op. cit., pp. 3-5.

 

[205] Chibanov G., Drapeau rouge dans la rue de Grenelle, op. cit., p. 444.

 

[206] Ibid., p. 445. Kotchetkov A. N., « Bonjour la France ! », op. cit., p. 8. Le prénom de Safronov a été précisé d’après la lettre du ministre de la Défense nationale au préfet de la Manche du 10 mai 1950, SHD, GR 16 P 529777.

 

[207] Rudolf Latsis (en letton : Rūdolfs Lācis), avait le même alias en Espagne. Il était au moins depuis le 21 janvier 1939 le commandant du bataillon Palafox de la 13e brigade internationale, dont le chef d’état-major était Alexey Kotchetkov de janvier 1939 jusqu’à ce qu’ils rentrent en France traversant la frontière française le 8 février de la même année. Cf. Kotchetkov A. N., Chameau rouge mangeant la fraise des bois jaune, op. cit. ; Id., Derrière les barbelés, op. cit. ; Orden para el día 21 de enero de 1939 [Ordre du jour du 21 janvier 1939], RGASPI, f. 545, op. 3, d. 781, l. 309. En letton, « lācis » est « ours » et « vilks » est « loup ». Alexey a aimé cette blague d’un ours qui a fait semblant d’être un loup et il a pris le même alias pour ses faux papiers.

 

[208] Kotchetkov A. N., « Bonjour la France ! », op. cit., pp. 9 et 12.

 

[209] Ceci est indirectement confirmé par les chiffres suivants. En septembre, 10 personnes ont été admises dans ce réseau et 4 ont été transférées dans d’autres régions. En octobre, seulement 2 ont été acceptées et 10 ont été transférées. Cf. Holban B., op. cit., pp. 312 et 313.

 

[210] Il avait reçu cette mission à peu près au même moment que Kotchetkov. Cf. le rapport [au] CC PCF sur l’état du travail parmi les prisonniers soviétiques en avril 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 1, l. 8 (p. 3).

 

[211] Nikolay Ivanovitch Smaritchevskiy est né le 9 mai 1901 dans le village de Kozlov (d’ouïezd de Moguiliov) du gouvernement de Podolie de l’Empire russe. Mécanicien de profession, il était diplômé d’une école technique ferroviaire. Il épousa une Roumaine et déménagea en Roumanie. En 1923, il émigra au Brésil. En 1929, il reçut un passeport soviétique alors qu’il travaillait au consulat soviétique à Montevideo (Uruguay). Il arriva en Espagne le 2 décembre 1937 et servit comme chauffeur dans la batterie balkanique « Stjepan Radić » du 4e groupe international d’artillerie où il était considéré comme un bon soldat. Après le retrait des brigades internationales d’Espagne, il fut interné au camp de Gurs. Le 2 novembre 1942, il s’évada avec un groupe de prisonniers. Cf. Renseignements sur Nikolay Smaritchevski[y], RGASPI, f. 545, op. 6, d. 1554, l. 72. Renseignements sur Nicolae Smaricevski, RGASPI. f. 495, op. 255, d. 2307, l. 99. Renseignements sur Nikola Smaričevski du 25 octobre 1938, RGASPI. f. 545, op. 6, d. 1600, l. 11. 4° Grupo de artillería : Batería Balcanica : Mes de agosto de 1938 : Nómina de haberes de tropa correspondientes al mes de la fecha. [4e Groupe d’artillerie : Batterie des Balkans : Mois d’août 1938 : La paie des sous-officiers et soldats correspondant au mois indiqué], RGASPI. f. 545, op. 3, d. 625, l. 32. Moldavskaâ SSR v Velikoj Otečestvennoj vojne Sovetskogo Soûza 1941–1945 : Sbornik dokumentov i materialov v dvuh tomah. [La RSS moldave dans la Grande Guerre patriotique de l’Union soviétique 1941-1945 : Collection de documents et de matériaux en deux tomes], tome 2, Știința, Chisinau, 1976, p. 610. Taskine V., Avec un sentiment d’accomplissement, op. cit., p. 203.

 

[212] Kotchetkov A. N., « Bonjour la France ! », op. cit., pp. 12-17. Taskine V., Avec un sentiment d’accomplissement, op. cit., p. 203. Rapport sur le travail du Comité central des prisonniers soviétiques en France du 4 décembre 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 1, l. 21 (p. 9).

 

[213] Kotchetkov A. N., « Bonjour la France ! », op. cit., pp. 8 et 20. Chibanov G., Drapeau rouge dans la rue de Grenelle, op. cit., pp. 445 et 446. Krivošein [Krivocheïne] I. A., Tak nam velelo serdce [Ainsi notre cœur nous a dit], Contre l’ennemi commun …, Nauka, Moscou, 1972, p. 282.

 

[214] Kočetkov [Kotchetkov] A. N., Neobhodimye utočneniâ [Précisions nécessaires], Voprosy istorii [Questions d’histoire], Moscou, 1961, n° 4, pp. 208-210. Pour plus d’informations sur l’UPR, cf. Krivocheïne I. A., op. cit., pp. 280-285 et Vovk A. Yu., Deâtelʹnostʹ Soûza russkih patriotov vo Francii po materialam arhiva DRZ [Activités de l’Union des patriotes russes en France sur la base de documents des archives DRZ], L’émigration russe dans la lutte contre le fascisme : conférence scientifique internationale, Moscou, 14-15 mai 2015, Voie russe : Maison des Russes à l’étranger d’A. Soljenitsyne, 2015, pp. 145-157.

 

[215] Il s’évada du camp civil de Beaumont-en-Artois. D’août à novembre 1943, il fut membre du maquis légendaire de Charles Duquesnoy. Cf. la section 1.1.

 

[216] Rapport d’Alex [Alexey Kotchetkov] du 12 novembre 1943, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 2, l. 35ob, 36, 36ob.

 

[217] Taskine V., Avec un sentiment d’accomplissement, op. cit., pp. 197 et 200. Chibanov G., Drapeau rouge dans la rue de Grenelle, op. cit., p. 446. Rapport sur le travail du Comité central des prisonniers soviétiques en France du 4 décembre 1944, op. cit., p. 4 (l. 16). Le grade militaire de Slobodinskiy a été précisé selon la liste nominative des pertes définitives du 77e régiment d’infanterie de réserve de la 21e division d’infanterie de réserve, OBDM, document n° 66458147, p. 26. Il est également mentionné qu’il n’était pas un prisonnier de guerre. Il était au camp de travail forcé pour civils. Nous pouvons conclure que la composition du CCPS a été approuvée par la commission centrale des cadres de la MOI d’après la lettre d’« André » (Gueorguiy Chibanov) au CCPS du 26 avril 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 2, l. 55, qui dit que tout changement dans la composition du CCPS doit être approuvé par cette commission.

 

[218] Chibanov G., Drapeau rouge dans la rue de Grenelle, op. cit., p. 447.

 

[219] Rapport [au] CC PCF sur l’état du travail parmi des prisonniers soviétiques en France en mars 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 1, l. 5 (p. 9). Rapport au CC PCF sur travail du comité central des prisonniers [soviétiques] en France du 20.5 au 20.6.44, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 1, l. 10 et 11.

 

[220] Rapport [au] CC PCF sur l’état du travail parmi les prisonniers soviétiques en avril 1944, op. cit., l. 7 (p. 1). Les dates de formation des maquis sont données dans le rapport sur les cadres de mars 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 2, l. 25ob (p. 2). L’attestation des activités de N. I. Smaritchevskiy, chef d’état-major des maquis soviétiques opérant dans l’est de la France, La RSS moldave ..., p. 540, mentionne qu’il a commencé à cacher des prisonniers de guerre russes « évadés de la captivité fasciste » et à les aider bien avant la création du CCPS.

 

[221] Lettre d’« André » (Gueorguiy Chibanov) au CCPS du 26 avril 1944, op. cit. Rapport sur le travail du comité central des prisonniers soviétiques en France du 4 décembre 1944, op. cit.

 

[222] Rapport [au] CC PCF sur l’état du travail parmi les prisonniers soviétiques en avril 1944, op. cit., l. 9 (p. 3).

 

[223] Rapport sur les actions effectuées par le groupe FTP (PGS) entre le 1er février et le 30 avril [1944], RGASPI, f. 553, op. 1, d. 3, l. 80-83ob.

 

[224] Le CCPS a approuvé le texte du serment au plus tard le 20 mai 1944 et prévoyait de faire prêter serment aux maquisards soviétiques dans un proche avenir. Cf. rapport [au] CCP[S] sur les cadres pour mai 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 2, l. 28 (p. 2).

 

[225] Ordre du CCPS en France sur le renforcement du travail parmi les prisonniers soviétiques, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 2, l. 12-14.

 

[226] Rapport au CC PCF sur travail du comité central des prisonniers [soviétiques] en France du 20.5 au 20.6.44, op. cit., l. 11 (p. 2). Rapport [au] CCP[S] sur les cadres pour mai 1944, op. cit., l. 27 (p. 1).

 

[227] Rapport de Piotr Lissitsine au c[amarade] Vladimir Postnikov responsable du travail politique clandestin dans le nord de la France parmi les prisonniers soviétiques contre les Allemands du 20 juillet 1945, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 155 (p. 1).

 

[228] Rapport [au] CC PCF sur l’état du travail parmi des prisonniers soviétiques en France en mars 1944, op. cit., l. 5ob (p. 10).

 

[229] Sovetskij patriot, organe des prisonniers soviétiques en France, avril 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 3, l. 88.

 

[230] Sovetskij patriot, organe de l’Union des patriotes soviétiques en France, juillet 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 3, l. 46.

 

[231] Rapport [au] CCP[S] sur les cadres pour mai 1944, op. cit., l. 27 (p. 1).

 

[232] Rapport de Pierre [Piotr Lissitsine de la fin mai 1944], RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 141.

 

[233] Rapport d’Ivan du 6 juin 1944, f. 553, op. 1, d. 2, l. 65.

 

[234] Laroche G., op. cit., p. 243.

 

[235] Ordre d’état-major des maquisards soviétiques dans le nord de France du 25 juin 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 2, l. 18.

 

[236] Décision du Comité central des prisonniers soviétiques du 11 juillet 1944 relatif à l’élargissement de la lutte des maquisards soviétiques en France, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 2, l. 22. Rapport sur le travail du Comité central des prisonniers soviétiques en France du 4 décembre 1944, op. cit., p. 9.

 

[237] Rapport de « Pierre » (Piotr Lissitsine), RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4. l. 142. Rapport de Pierre [Piotr Lissitsine de la fin mai 1944], op. cit.

 

[238] Rapport de [Piotr] Lissitsine du 18 octobre 1944, f. 553, op. 1, d. 4. l. 153 (p. 4).

 

[239] Questionnaire d’homologation de grade FFI de Ghers Morgenstein du 12 février 1947, SHD, GR 16 P 431045.

 

[240] Lettre de « Jouvet » du 20 juillet 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 1, l. 59.

 

[241] Lettre de « Gaston » à « Pavel » du 2 août 1944, RGASPI, f. 553, op, 1, d. 1, l. 64 (p. 2).

 

[242] Holban B., op. cit., pp. 218 et 290.

 

[243] Zamojski (Jan E.), Polacy w ruchu oporu we Francji 1940-1945 [Les Polonais dans la Résistance en France 1940-1945], Zakład Narodowy im. Ossolińskich, 1975, p. 169.

 

[244] Lettre de « Pavel » (Mark Slobodinskiy) au responsable militaire interrégional du CC du PCF du 26 août 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 1, l. 66 et 67 (pp. 1 et 2). Rapport de [Piotr] Lissitsine du 18 octobre 1944, op. cit., l. 153 (p. 4).

 

[245] Listes du personnel, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 133-139.

 

[246] Il y avait 4 maquisards soviétiques dans le détachement Bassin-Briey. Cf. Rapport de Semion Petrovitch Ierchov, Ivan Iegorovitch Zotov et Kouzma Diadetchkine, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 186.

 

[247] L’attestation des activités de N. I. Smaritchevskiy ..., op. cit., p. 541.

 

[248] Rapport collectif des membres du maquis Sébastopol, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 168 et 168ob. Attestation des activités de « Marius » (Elias Dorn) du 17 octobre 1944, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 222.

 

[249] Soufflet (Gérard), Maquisards russes en Bourgogne : Histoire du détachement Léningrad 1943-1944, Éditions de l’Armançon, 2016, p. 137.

 

[250] Les légionnaires étaient les soldats soviétiques originaires des républiques soviétiques d’Azerbaïdjan, d’Arménie, de Géorgie, du Turkménistan etc. enrôlés par les Allemands dans des unités dénommées « légions » au sein de la Wehrmacht.

 

[251] Kotchetkov A. N., « Bonjour la France ! », op. cit., pp. 29-31.

 

[252] Antoni Chrost est né le 28 décembre 1910 dans le village de Srocko Wielkie, à environ 30 km au sud de Poznan en Prusse. Avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, sa famille déménagea à Gerthe, à environ 20 km à l’est d’Essen en Allemagne, où son père Jozef trouva un emploi dans une mine. Là, un autre fils et une autre fille naquirent dans la famille Chrost. Au milieu des années 1920, ils s’installèrent dans la région de Valenciennes (Nord) en France. Dès l’âge de 15 ans, Anthoni exerça le métier de mécanicien à Valenciennes. Plus tard, il fut membre du comité qui dirigea la grève des mineurs. Il arriva en Espagne en août 1936 au sein du premier groupe de volontaires polonais. Ils combattirent d’abord dans le cadre de la centurie Gastone Sozzi de la colonne Libertad, puis furent transférés au bataillon Dąbrowski. En décembre 1936, Anthoni fut envoyé dans l’école des officiers, après il a servi dans la 236e brigade des partisans. Il termina son service avec le grade de capitaine en tant que conseiller du 14e corps des partisans. En 1938, il rejoint le PCE. Cf. Biographie d’Antoni Chrost, RGASPI, f, 545, op. 6, d. 655, l. 19. Rodak (Wojciech), Dobry dywersant i kiepski ubek : Polak, który zainspirował Hemingwaya [Un bon démolisseur et un mauvais employé de la sécurité : Le Polonais qui a inspiré Hemingway] (https://naszahistoria.pl/antoni-chrost-dobry-dywersant-i-kiepski-ubek-polak-ktory-zainspirowal-hemingwaya/ar/c15-10675024, date de visionnage 11.12.2023).

 

[253] Rapport de Piotr Lissitsine... du 20 juillet 1945, op. cit., l. 155 (p. 1). Rapport de [Piotr] Lissitsine sans date, RGASPI, f. 553, op. 1, d. 4, l. 145 (p. 3). Certificat d’appartenance de Nikolaj Ledniewski aux maquisards du 28 octobre 1944, ..., l. 212. Certificat d’appartenance de Nikolas Ledniewski aux maquisards de la forêt de Raismes du 3 novembre 1944, ..., l. 213. Ordre d’état-major des maquisards soviétiques dans le nord de France du 25 juin 1944, op. cit. Holban B., op. cit., p. 218. Zamojski J., op. cit., p. 318.

 

[254] Lettre de « Gaston » à « Pavel » du 2 août 1944, op. cit., l. 63 et 64 (pp. 1 et 2).